UMA HISTORIA DE AMOR E FURIA

Réalisateur(s) : Luiz Bolognesi
Producteur(s) : Caio Gullane, Lais Bodanzky, Fabiano Gullane
Scénariste(s) : Luiz Bolognesi
Photographie : Anna Caiado
Montage : Helena Maura
Musique : Rica Amabis, Tejo Damasceno, Pupillo
Interprète(s) : Selton Mello, Camila Pitanga, Rodrigo Santoro

Brésil • 2012 • Animation/Fantastique • 1h15 • couleur .

L’AVIS DU FEFFS

MON HUMBLE AVIS

C’est LE film d’animation de cette édition 2013 du FEFFS, et en plus c’est le prix du public !
Le scénario nous parle de mythologie olméque (les transformations shamaniques en animaux), et le message traite surtout de rébellion, de révolution, d’une quête impossible de la liberté.
Pour un dessin animé, on y trouve des scènes très dures (des décès dramatiques, des massacres, le viol d’une ado devant ses parents impuissants)…
C’est aussi l’histoire d’un amour impossible, au travers de réincarnations de l’héroïne, et de l’immortalité du héros, nous faisant voyager ainsi durant 600 ans d’histoire brésilienne.

Il faut noter que curieusement la femme aimée par le héros semble s’éloigner de plus en plus de lui, d’époques en époques : d’une totale fusion, on passe à une femme mariée, puis à celle d’un autre, pour ne devenir au final qu’une prostituée indifférente !
La réalisation est celle d’un néo-film noir romantique, mais avec beaucoup d’action.
Les cadrages sont très cinématographiques, toujours en mouvement (des panoramiques, des plongées, de la caméra subjective).
Il y a aussi des cadres osés, avec des déformations de perspectives, de type comics.
On trouve même des ralentis, des arrières plans flous, tout pour rappeler le langage du film live.

La photographie use de tons dorés, orangés, avec une lumière douce, enveloppante.
Il y a vraiment un beau travail sur les ombres, même sur les parties animées en cellulos.
Le montage est speed et cut, construisant des scènes rapides et planantes à la fois.
On a vraiment pas le temps de s’ennuyer, et le film passe très très vite (1h15).
Les décors sont très travaillés, avec des textures riches, ce qui créée un décalage de traitement graphique avec l’animation, qui elle est en « à-plats », c’est dommage, davantage d’uniformité aurait été préférable.
Le design des personnages est en effet plutôt simple, ils sont néanmoins très typés brésiliens, et ont parfaitement le physique de leurs rôles.

Les acteurs qui les doublent sont bien choisis (en VO du moins), les voix masculines sont bien graves, et celle de l’héroïne suave et sexy.
Les SFX sont surtout des effets de lumière (rayon à travers des branches, reflets, etc…), de la fumée, du brouillard, des nuages, des braises, du feu, ou de la pluie, que des effets qui donnent mieux en infographie, et rajoute de la réalité au dessin animé.
Il y aussi quelques rares éléments en 3D (des douilles, des balles, des pistolets futuristes, et la ville de Rio pour le plan final).
La musique est entraînante, c’est du rock mêlé à de l’ambiant, avec des voix et des percus, elle dégage un effet planant et mystique, et renforce la poésie des moments mythologiques.

Il y a aussi du folklorique, dans les moments festifs.
Notons que les bruitages sont mixés avec un volume très puissant, qui dynamise l’ensemble.
En conclusion, « Uma historia de amor e furia » n’a pas volé sa place sur la podium du FEFFS 2013, et c’est même tout simplement ce que j’ai vu de mieux durant cette édition.
Vive la révolution ! ! !