KISS OF THE DAMNED


Réalisateur(s) : Xan Cassavetes
Producteur(s) : Alex Orlovsky, Jen Gatien
Scénariste(s) : Xan Cassavetes
Photographie : Tobias Datum
Montage : Taylor Gianotas, John F. Lyons
Musique : Steven Hufsteter
Interprète(s) : Joséphine de la Baume, Milo Ventimiglia, Roxane Mesquida, Anna Mouglalis

USA • 2012 • 1h37 • couleur • Horreur •

L’AVIS DU FEFFS

Paulo ne souhaite qu’une chose : renoncer à sa nature humaine et vivre avec sa bien-aimée Djuna et sa communauté chic de vampires aspirant pour la plupart au « politiquement correct ». Djuna se nourrit (sauf accident) de sang animal, l’influente Zena prône le plasma artificiel. Les ennuis commencent avec l’arrivée de Mimi, la soeur de Djuna. Cynique et perverse, abhorrant les nouveaux modes de vie, Mimi tente de séduire Paolo et succombe allègrement à une frénésie meurtrière, mettant en péril la communauté.
Sensuel et baroque, Kiss of the Damned est un film d’ambiance aux accents de giallo sur des vampires qui s’interrogent sur le sens de la vie contemporaine, leur cohabitation pacifique avec les humains et leur rapport à l’éternité.

MON HUMBLE AVIS

Alexandra Cassavetes est une actrice et réalisatrice américaine, elle est la fille du célèbre réalisateur John Cassavetes et de la célèbre actrice Gena Rowlands.
Autant dire que son parcours de « fille de » a du être plus facile que pour les autres quidams, mais le monde du cinoche a toujours fonctionné ainsi, alors tachons de juger le film pour ce qu’il est.
C’est une histoire d’amour, où les vampires peuvent pleurer !
De même, il y a d’autres entorses au mythe traditionnel vampirique : ici, ils mangent normalement, en plus de boire du sang, et ils se réveillent même le jour (lorsqu’ils font des cauchemars !)…
Par contre tout le reste suit la tradition, la fascination qu’ils exercent sur les humains semble être le point crucial qui a attiré la réalisatrice dans ce projet.
Eros & Thanatos, l’amour et la mort, sont au cœur du récit, intimement mêlés, l’excitation sexuelle étant montré ici comme liée à la faim du vampire.
D’ailleurs, la « vampirisation » du héros a lieu durant une scène de sexe.

La réalisation emprunte beaucoup au giallo à la Dario Argento, c’est très travaillé visuellement.
Il y a une bonne variation de valeurs de cadre, beaucoup de plongée, c’est globalement bien filmé, très pro.
On trouve aussi des plans de nature en inserts, comme chez Terrence Malick, ce qui fait toujours très « auteurisant ».
Il y a aussi des gros plans très contrastés, avec des arrières plans flous.
Les cadres sont filmés sur pieds, et bien réfléchis, ce sont des choix signifiants, en fonction de l’émotion dégagée par la scène.
C’est soigné tout du long, comme pour un court métrage, j’ai par exemple particulièrement apprécié ce plan du baiser, au travers de la porte retenue par une chaîne.
La photographie use de camaïeu bleu-vert, avec des pointes de couleurs chaudes, et une lumière pâle, très douce.
Les ombres sont profondes malgré tout.
Il y a une scène avec des rouges et des roses en surexposition, dans une boite de nuit, qui évoque aussi le cinéma de Gaspard Noé.
Le montage est dynamique, sans excès, au début, puis lorsque l’histoire devient répétitive, la progression est plus lente…

Les scènes s’allongent, et on se demande si le film a quelque chose à dire de nouveau ? ... sur ce thème archi-rabaché, sûrement pas.
Les décors font dans le psychédélique très 70’s, il y a une maison bourgeoise très classe, dans une ville pluvieuse du nord des USA, où l’on visite aussi quelques bars et restaurants, tout en boiseries.
Les costumes utilisent des vêtements luxueux, il y a un côté très « bobo » dans tout ça.
Les SFX emploient un sang bien noir, mais il faut signaler une scène superbe, avec des effets de brûlure lente, très sadique.

Dans le casting, on trouve Milo Ventimiglia (de la série Heroes, ou du film « The Divide » de Xavier Gens), et sa partenaire Josephine de la Baume incarne une vampire rouquine assez sexy.
On a aussi le plaisir de retrouver, brièvement, Michael Rapaport (le héros de « The Naked man »), en agent littéraire.
Notons aussi l’excellente actrice asiatique qui joue la servante, tout en retenue, mais vraiment marquante dans la scène de brûlure déjà mentionnée.
La musique psychédélique emploie des voix discordantes, et des guitares mystérieuses.
Ce sont aussi de belles mélodies jazzy romantiques (tout à fait le style 60’s du B Movie Orchestra).

On trouve parfois du punk-rock allemand, du piano chiant, ou de la techno pourrie, donc c’est un peu fourre-tout quand même.
En conclusion, si « Kiss of the damned » offre assez peu de violence, il se rattrape largement sur le sexe (jusqu’à un plan à trois).
Ça reste quand même plus un film sur les relations humaines, qu’un film de terreur, ce qui est plutôt rare, et bienvenu dans le fantastique.
En fait, avec ses méchants et bons vampires, qui cherchent avant tout à coucher, on se croirait dans un « Twilight » sans le côté tout public, en fait ça ressemble à la série « True Blood », mais en plus BCBG !

 

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