Retour sur Valir-IV :

 

Gmurk ne peut contenir son agitation. Il va pour la première fois enfin réintégrer son propre corps ! Son corps à lui, tout verdâtre et tout boutonneux. Yiihhhiii. Malheureusement, il ne peut rematérialiser avec lui qu’un seul objet. Il hésite une fraction de seconde sur son gant anti-tygg, mais ne peut résister à l’envie de retrouver son casque à pointe légendaire ! …

 

Corina peut se réincarner avec toutes ses possessions, mais n’y voyant rien d’utile selon elle, elle ne s’encombre que d’un communicateur planétaire. Les Guetteurs l’informe que si elle est désormais individuellement libérable, elle ne peut être libérée à cause des autres Prisonniers du Temps. Et qu’en conséquence, elle risque de subir des désynchronisations temporelles !!!

 

Loki quant à lui revient avec … le corps de Suffering, comme prévu !

 

Le rayon de transit fuse. Les trois mégas ressentent leur Cercle Shaaniste presque au complet, tandis qu’ils reconnaissent leurs empreintes psychiques respectives.

Tandis que le faisceau d’énergie traverse l’espace et le temps, Loki et Gmurk reconnaissent exceptionnellement qu’ils se dirigent droit vers la périphérie du 5ème Univers !!!

En apercevant la surface de Valir-IV, une planète très verdoyante, sans pollution, couverte par la nature et visiblement favorable à la vie, ils se demandent bien pourquoi et comment un tel monde a pu resté ainsi inhabité et inexploité, au sein même de l’A.G.

Ça craint …

Ils ne discernent qu’un seul astre et constatent qu’ils fusent vers l’hémisphère sud, avant que le rayon de transit ne se divise.

Corina se sépare de ses deux compagnons ; les Guetteurs ont préféré rematérialiser Loki d’un côté, avec Gmurk en soutien, et elle de l’autre.

Alors que son rayon d’énergie fonce vers le sol et avant qu’elle ne se rematérialise, Corina a le temps d’observer un paysage naturel d’une grande beauté, couvert de montagnes, de plaines, de forêts, de lacs et de rivières, même de marécages. Mais, au centre, elle aperçoit une bande de Terre Noire stérile entourant les vestiges d’une cité d’un autre temps, fraîchement déterrée par des moyens technologiques.

 

Corina se remolécularise au milieu des ruines. Des plantes grimpantes montent le long des façades poussiéreuses, des fleurs colorées et des végétaux bizarres poussent dans les rues. Elle remarque aussi des statues de taille imposante, avec tout en haut des visages humains gravés dans la pierre regardant dans les quatre directions.

Le décor est impressionnant. Corina se sent comme observée par ces choses, postées là depuis des siècles. Entre l'aspect entièrement minéral de la cité et la présence de Terre Noire, tout cela ne lui dit rien qui vaille par rapport à une présence Tygg ! 

L’architecture des bâtiments est inconnue de Corina. Aux aguets, elle entend des bruits furtifs, comme si quelqu’un était en train de chercher quelque chose dans les ruines toute proches.

 

Détaillant le sol aux alentours, elle aperçoit à une vingtaine de mètres d’elle une tranchée dans le sol, conduisant à une capsule d’évasion ouverte crashée ici depuis peu.

Corina décide de s’approcher discrètement des bruits, en se cachant derrière les murs et les colonnes. Une silhouette humaine féminine lui tourne le dos, occupée à fouiller les décombres d’un bâtiment en ruines, amassant de vieux morceaux de pots et des bouts de céramique vieux de plusieurs siècles. Bref, tout un tas de choses fort intéressantes … pour une archéologue.

Silencieusement, Corina se glisse derrière elle. Celle-ci n’a pas l’air menaçante, ne semble pas surarmée, et n’a définitivement pas l’air d’un Tygg ! Corina se redresse quand elle reconnaît avec stupéfaction l’archéologue rencontrée sur la base « Eurêka ». Est-ce Félicia, ou bien l’A.I. Nagylone qui se trouve devant elle ?

 

Corina hésite un instant. A quelle période sont-ils ? Dans le passé ? Dans le futur ? Elle fait un rapide sondage transfert, détectant de nombreux insectes, de petits reptiles et des oiseaux, mais une résistance faible au transfert de l’humaine devant elle. Elle perçoit néanmoins la présence de Nagylone, comme en retrait.

 

Rassurée, Corina se décide et entre dans le bâtiment, gratifiant l’archéologue d’un bonjour enjouée.

 

 Félicia est occupée à étudier les fondations et les formes architecturales. Elle en conclut que la ville n’est pas adaptée à la vie humaine. De grands halls démesurés, des ouvertures en hauteur et pas au niveau du sol, l’absence d’escaliers vers les étages ... Les habitants auraient-ils été des créatures volantes ?

En entendant la voix de Corina, Félicia sursaute, surprise de cette apparition. Elle bondit d’un seul coup … Occupée à prélever ses échantillons, voilà qu’elle voit devant elle la femme-poisson rencontrée sur « Eurêka » qui entre dans la pièce, moins d’une dizaine de minutes après elle ?!?

 

« Que faîtes-vous ici ? » lance-t-elle à Corina, d’un air ébahi.

 

Corina se rapproche d’elle lentement tout en essayant de lui fournir des explications rationnelles et scientifiques d’une voix calme et posée.

 

Elle lui explique qu’en sa qualité de méga, elle a le pouvoir de se transiter entre différents lieux. En tant que citoyenne galactique, Félicia a bien entendu parler des mégas, et Corina lui raconte donc que malheureusement, suite à la dissolution de leur ordre, ils doivent désormais agir en secret. Et qu’ils sont venus ici car ils ont détecté quelque chose de négatif sur Valir-IV et qu’ils sont là pour enquêter discrètement.

 

L’archéologue est intriguée et demande des précisions : « Comment ? Pourquoi ? »

 

Du coup, Corina se lâche et finit par lui parler des Guetteurs, ces Êtres du Non-Lieu capables de ressentir les perturbations d’énergie et responsables de leur matérialisation sur ce monde.

 

Corina lui avoue également être perdue chronologiquement et ne pas savoir réellement à quelle période ils se trouvent …

 

Félicia, rapidement larguée, lui confie qu’elle aussi … et lui résume succinctement ce dont elle se souvient concernant ses dernières années passées dans le subconscient de Nagylone.