Voyage spatial (Uchuuryokou) :

 

C’est quasiment la même station que celle visitée 15 ans plus tôt par Birmad et Loki, que visite Lorwan, sauf qu’elle est en orbite, et dispose d’équipement évidemment plus avancé technologiquement.

Dans cette ambiance de conquête spatiale, le savant terrien se sent tout de suite parfaitement à son aise…

Après avoir marché dans le désert, exploré un donjon médiéval, s’être entraîné à des pratiques surnaturelles, et même s’être battu comme un barbare primitif dans un tournoi, il retrouve enfin une ambiance civilisée, faite de modernisme et de recherche intellectuelle, de logique et de confort…

Enfin, question confort, tout est relatif !

En effet, l’espace est assez exiguë, empli de câbles, de tuyaux, d’écrans, et d’objets flottant en tout sens…

Car les savants d’Ulbacus n’ont pas eu les ressources nécessaires pour équiper leur station de la pesanteur artificielle, et vivent ainsi en apesanteur depuis plus d’une décennie.

Dés qu’il a passé un encombrant scaphandre, Lorwan se sent mieux, alors que tout autre humain normalement constitué se sentirai engoncé et prisonnier, lui est à l’aise, et apaisé, d’être ainsi supporté par toute une machinerie dans ses fonctions biologiques limitées.

Vendar lui fait faire le tour du propriétaire, ainsi que la visite du vaisseau-cargo à hibernateurs.

Lorwan fait ainsi la connaissance des autres shards casters d’Ulbacus, Moreno la mentor de Birmad et de Loki bien sûr, mais aussi Ginga, le rasta aux cheveux verts, qui a bien changé, prenant de la masse musculaire au fil des années, mais visiblement toujours aussi avenant, souriant et sympathique, et surtout Kies, le jeune paysan rebelle néotopien, amené ici en « asile politique » par Loki, qui est devenu un véritable habitant ulbaquien, avec des rajouts cybernétiques, et une tenue higtech de vrai shard caster.

Vendar montre à Lorwan sur leurs radars la position des 3000 spirits spatiaux gravitant autour de Kiba, la protégeant d’un champ de force répulsif, armé de pouvoirs de tirs les plus puissants possibles.

En observant les spirits des savants, mélange de créature ectoplasmique et de technologie robotique, notre héros a soudain une révélation…

La fameuse créature énergétique inconnue qu’il était parvenu à invoquer technologiquement dans notre réalité, sur Isoaïs, pour en faire la source d’énergie de son premier droïd, devait tout simplement être un spirit ! ! !

Toutes ces années, il a ensuite vécu transféré en un spirit, utilisant sa puissance intrinsèque comme une forme d’électricité, pour faire fonctionner ses corps robotiques successifs…

En utilisant le savoir-faire local, Lorwan pourrait très bien tenter de reproduire l’expérience, bien que le temps lui soit compté (ses amis partis, la prison ne tardera pas à le rappeler lui aussi), et il a déjà à faire, mais la tentation va être grande…

Un ancêtre de radio à hyper ondes est construite dans la salle de contrôle principale, on peut s’en servir pour contacter le Nounou 2 du capitaine Sivana, avec la fréquence 111.

Lorwan, pensif, réfléchit à la situation, des larmes coulent de ses yeux, un mélange de toutes sortes de puissances, de joies et de beautés, vient de le traverser…

Car il tient l'idée qui fera tout à la fois, celle qui rendra tout possible.

De toutes les solutions proposées, il sait que cette dernière est certainement la seul chance pour Kiba.

Et tout en y pensant, il pose sa main sur le notepad d'Isoaïs, qui contient les données et les plans de ces dernières recherches de l'époque : Le bloc autonome d'interfasage de la sphère électron/positron, dans lequel le spirit, car maintenant il en est sûr, a été invoqué.

En y réfléchissant bien, les shards sont des cristaux, et on a déjà fait des expérience de stockage d'antimatière, donc de positrons, dans des cristaux.

Certaines structures cristallines possèdent des lieux qui permettent d'isoler électrostatiquement des particules d'antimatière, on peut même en faire la base d'explosif puissant.

Les shards sont sûrement des cristaux ayant de l'antimatière en suspension dans leur structure, formant des éléments d'informations moléculaires, capable de supporter une structure d'information, comme un spirit.

« L'ordinateur ultime, équivalent d'un cerveaux humain…

Mon cerveau positronique n'est qu'un shard artificiel.

Je possède donc sur moi de quoi faire le système d'interface optronique, pour dialoguer avec un shard habité.

Je peux donc me refaire un corps. »

Il se parle à lui-même, l’air absent, alors que Vendar lui cause, tout emballé de lui présenter sa station archaïque, sans se rendre compte que son interlocuteur est ailleurs, bien loin dans ses pensées d’inventeur timbré.

Ce qui débouche sur une sorte de dialogue de sourds à « trois », Vendar, Lorwan, et les véritables pensées de Lorwan :

Vendar :

« Et là nous avons les modules de recyclage des eaux usées.

Avec les condensateurs cryogéniques, les filtres et les pompes à osmose… »

Lorwan :

« Heu ?! ... Ha? Oui très ingénieux... »

Vendar :

« Voici les ateliers, avec leurs machines outils, vous voyez que nous avons du bon matériel, nous usinons largement au micron prêt. »

Lorwan :

« Ha tiens ?? c'est formidable ça !!... Mais alors ?... »

Lorwan en lui même :

« J'ai ici les machines, pour faire un corps en acier à nano-tube de diamant, c'est à dire du cristacier.

Le reste de la robotique est déjà là »

Vendar :

« Oui ? »

Lorwan :

« Je peux regarder votre machine à revêtement céramique ? »

Lorwan en lui même :

« Avec le système d'isolement de la cuve du cerveau positronique d'Isoaïs, je peux faire un système de suspension des échantillons du Globbo-Bubon.

Ils ne seront donc pas en contact avec la paroi de la cuve.

Il faudra faire attention, car chaque bloc d'échantillon sera le germe d'une arme casse monde.

Que se passerait-il si on coupait l'alimentation de la cuve sur une planète ?… »

Vendar :

« Et là nous avons les ateliers de productions des sous systèmes de propulsion spatiale... »

Lorwan en lui même :

« Avec les systèmes de propulsion déjà développés, on peut faire les robots de prélèvement.

Je vais les concevoir sur ce principe :

Un premier étage, qui freinera l'engin, lancé à pleine vitesse pour arriver au contact.

Puis une sorte de seringue, ou de système de carottage, prélèvera un morceau, qui sera envoyé de manière électrostatique dans la cuve à échantillon.

Ensuite, le premier étage en contact avec le Globbo s'ouvrira, pour laisser passer une sorte de missile rapide, qui portera l'échantillon.

On aurait plus qu'à récupérer le petit engin.

L'étage de descente contaminé sera ingéré par le Globbo.

Sans contaminer le deuxième.

Voilà l’idée, voilà mon plan :

Une fois mon corps robotique terminé, je pars vers le Globbo avec, dans un engin équivalent au sonde de prélèvement.

Arrivé à l'arrêt, au contact, je lui rappellerai mon bon souvenir ! 

Pour communiquer avec lui, je me transférerai dans un des échantillons, qui sera ensuite automatiquement déposé à la surface, par le tube de prélèvement fonctionnant à l'envers.

Je m’appuierai sur le fait que Kiba est plein de mégas, et d'énergie méga, ma menace de transfert d'antan, en lui, aura encore plus de poids cette fois.

Je lui proposerai de respecter un volume d'une bulle de 3 années lumières autour de Kiba.

En échange, je lui laisserai mon corps, un otage représentant de la chair aura plus de poids pour lui. Ainsi il sera cristallisé, car je me transférerai dans le cerveau shard du corps robotique, et je fuirai ensuite, par le même moyen que les échantillons.

Voilà, c’est comme ça que la boucle sera bouclée... », songe Lorwan, en tapotant déjà des calculs et des plans sur son notepad.

Vendar :

« Alors qu'en dites vous ? »

Lorwan :

« Heu de quoi ?? ... Ha ? heu .... j'ai rarement vu un endroit pareil, vous êtres le paradis de la raison et du savant ! »