Gmurk et Corina se Débrouillent … :

 

Restés dans la base, Gmurk et Corina voient une silhouette humaine féminine tomber du caisson à leurs pieds, s’écroulant sur le sol en tremblant. Il s’agit d’une jeune femme asiatique d’une trentaine d’années.

 

A cet instant, Félicia dont le regard tombe par hasard sur sa main endolorie, voit que tous ses hématomes ont disparu ! Les nanites robotiques de Nagylone ont fait leur effet en soignant sa blessure mais, du même coup, l’A.I. semble avoir trouvé un moyen de reprendre le contrôle du corps de l’archéologue. Celle-ci voit sa vision se brouiller, comme au travers des yeux artificiels d’une machine et, tandis que l’esprit de Nagylone reprend le dessus, Félicia partage brièvement les pensées et connaissances de l’A.I. avec les deux mégas restants.

 

Immobile, elle se met à parler à voix haute comme un robot :

 

« Je perds le contrôle de mon corps … Nagylone reprend le dessus … Ecoutez … Lorwan est un robot conçu par un messager galactique du même nom qui a été porté disparu … Ce robot était sensé s’activer pour le remplacer après sa mort … Mais le robot est un vrai mégalo … Son but est de construire de plus en plus de machines militaires … Et il en a la volonté … Quitte à devenir une menace supplémentaire pour l’A.G. ? … Il veut la suprématie de la vie artificielle … Avec Nagylone, il veut faire une expérience pour acquérir un corps équivalent … car il perçoit l’A.I. comme une forme de vie supérieure, combinant vie biologique et vie artificielle … »

 

La voie artificielle de Félicia faiblit progressivement, avant de s’arrêter. Paralysée, les yeux tournant dans tous les sens dans ses orbites, Nagylone reste debout, immobile.

Les monster-rats, des rongeurs d’un pelage vert sombre à la queue courte et énorme, couinent dans leur nid, dérangés par le vacarme provoqué par Gmurk qui renverse tout gaiement.

Gmurk prend le tube à l’étude dans le microscope électronique et une boite en plastique contenant une mousse rosâtre proliférant sur une espèce de gelée (une simple particule qui aurait muté depuis 20 ans ?).

Il découvre aussi un hypo-spray avec une dose d’anesthésiant.. Discrètement, Gmurk retire la capsule d’anesthésiant de l’instrument sans se faire voir de Nagylone.

Corina tire le corps de la jeune femme asiatique jusqu’à Félicia/Nagylone. Bien que ses yeux bougent dans tous les sens, l’A.I. semble être incapable de mouvoir le corps de l’archéologue.

 

Gmurk ramasse ostensiblement la mallette de l’archéologue et se retourne pour la poser sur une table d’étude devant lui. Faisant écran de son corps, il ouvre la mallette comme s’il y cherchait quelque chose et en profite pour subtiliser discrètement le Trad-Mod 3 de Félicia, ayant enregistré les inscriptions dans le Temple Tygg. Il remet alors discrètement en place la capsule d’anesthésiant dans l’hypo-spray de l’archéologue et le tend à Corina en se retournant.

Nagylone ne s’aperçoit de rien.

 

Corina endort la jeune femme sortie de l’hibernateur et la hisse sur ses épaules. Demandant à son félin de rester à ses côtés, elle ouvre le passage et se dirige vers le labo de physique.

Elle entend alors un message télépathique la prévenant d’un danger imminent. Au même moment, le jeune félidé hérisse ses poils en crachant.

A l’instant où la porte s’entrouvre devant elle et qu’elle s’apprête à franchir l’ouverture, une patte bleue et griffue se glisse dans l’entrebâillement, cherchant à la déchiqueter d’un mouvement rageur. Un feulement sauvage retentit.

Surprise, Corina bondit en arrière en évitant l’attaque, et la porte se referme. Il s’agit du couple de félidés que les deux femmes avaient dérangés dans la chambre, sous la couverture !

La méga tente de faire agir ses phéromones. Mais pour une fois, sans réussite.

Tandis que Corina se dit qu’ils vont devoir chercher une autre porte de sortie, Gmurk se rapproche de la porte. Il se concentre et lance son sortilège magique d’apaisement d’animaux. Les deux félins s’assoient en se léchant les pattes. Corina est impressionnée.

Le petit kattshicat apeuré se blottit contre les jambes de Corina.

En se contorsionnant, Corina se glisse entre les deux fauves, le petit félin la suit la queue entre les jambes, préférant visiblement suivre la méga plutôt que de s’approcher des félins. Ce ne devaient sûrement pas être ses parents.

 

Gmurk les suit.

 

Ils repassent sans encombre les lianes menaçantes de l’entrée, Gmurk refait quelques pitreries à l’attention des lianes arrachant un léger sourire à Corina, et ils empruntent l’escalier en colimaçon pour descendre au sous-sol.

 

Corina surveille attentivement son petit animal, au cas où son instinct ne l’avertisse d’un danger. Eloigné des deux carnassiers, celui-ci a retrouvé son attitude normale du départ. Corina n’a jamais eu un animal qui la suive tout de suite avec autant de facilité. Ce n’est pas normal, mais Corina n’arrive pas à trouver d’explications rationnelles.

 

Un petit peu étonnés de ne pas avoir encore été rappelés dans leur prison temporelle, ils descendent les marches …