Loft Story :

 

Pendant ce temps à Véra-Cruz : Feignant l’ébriété, Gmurk s’empare du verre du révérend, en train d’insister lourdement pour qu’il fasse bien sa prière avant de se coucher (?!?). Celui-ci, décontenancé et déjà à moitié ivre-mort, prend du coup le verre de Gmurk, encore un peu rempli et le vide d’une traite. Quelques secondes après, il titube, vacille, et s’écoule sur le sol. Gmurk attend quelques instants, fait semblant de se sentir soudainement pas très bien, et se laisse conduire à l’étage par la jeune fille, qui presse sa lourde poitrine contre lui. Gmurk sent la pointe dure de ses seins chauds et lourds tendre le tissu de sa chemise.

Joana lui ouvre la porte de la première chambre, juste en haut des escaliers. Gmurk y entre en chancelant et fait semblant de s’écrouler sur son lit, en repoussant la porte derrière lui.

Puis, se relevant aussitôt, il colle son oreille à la cloison pour entendre les gens du saloon dire en bas : « Vite, ça y est, il s’est endormi ! Allez chercher les autres ! Et dégagez moi cet abruti de révérend d’ici !»

Dehors, les autres tombent sur Steevy venu au-devant d’eux. Ce-dernier cherche à les convaincre d’aller à l’hôtel se reposer pour la nuit, car les terres aux alentours sont dangereuses, surtout à la nuit tombée.

Mais le Comédien lui explique qu’ils sont en fait des contrebandiers venus vendre de l’alcool aux Anouks et qu’ils ont justement rendez-vous avec eux cette nuit. Ils doivent donc partir tout de suite. Steevy finit par le croire, berné par le baratin du Comédien, et repart vers l’hôtel.

Une fois là-bas, il parle avec son père : « Je n’arrive pas à les convaincre. Ils doivent aller chez les Anouks cette nuit. » Le père répond que «cela peut faire l’affaire. Ils vont se jeter dans le guêpier tout seul, sans que l’on n’ait rien à faire. Bon, monte réveiller l’autre abruti avec cette cruche d’eau. ». La fille et le fils montent alors à l’étage pour réveiller Gmurk, qu’ils croient assoupi.

Dans la chambre, Gmurk a tout entendu. Ouvrant précipitamment le médi-kit trouvé chez le notable polymorphe M. Arnold, il le fouille à la va-vite et s’empare d’une seringue qu’il remplit d’anti-douleur et d’anesthésiant. Puis, entassant les draps pour simuler un corps blotti sous les couvertures, il se planque derrière la porte.

Lorsque Steevy et Joana, s’attendant à le trouver profondément endormi sur son pieu, ouvrent la porte de la chambre et entrent sans se méfier , il bondit soudain et prend le fils en otage, lui appliquant sa seringue sous la gorge. Et l’air agressif, il ordonne à la fille de lui expliquer pourquoi ils ont tenté de le droguer.

Ne sachant pas ce que contient la seringue, et devant l’air inquiétant de Bucho/Gmurk, Steevy se met à l’implorer en pleurnichant, tandis que la jeune fille lui explique que c’est son père qui les a obligés.

Gmurk se fait plus menaçant et, poussant les deux jeunes gens devant lui en se dissimulant derrière eux, il sort sur le palier du 1er étage, en haut des marches.

Voyant cela, le docteur se jette par terre derrière le comptoir en tremblotant, tandis que le mari et sa femme braquent leurs armes sur le trio.

Gmurk exige des explications et menace d’exécuter ses deux otages s’il n’obtient pas des explications séance tenante. La femme, réagissant en tant que mère devant ses enfants en détresse, hésite ... mais son mari ne veut rien entendre.

Le ton monte entre les deux hommes, l’ambiance se fait électrique. Quand brusquement, l’aubergiste, sans se soucier de toucher ses propres enfants, tire en direction du groupe posté en haut des marches. Ratant Gmurk, planqué derrière Steevy, mais touchant sa fille à la jambe !?! Celle-ci se met à hurler de manière hystérique, imité par sa mère abasourdie par la réaction insensée de son mari...

Dehors, le reste du groupe entend le coup de feu en se disant qu’avec ce taré de Gmurk, ils ne sont pas sortis de l’auberge. C’est le cas de le dire.

Réagissant immédiatement, Gmurk balance le fils et la fille dans l’escalier, histoire qu’ils ne restent pas dans l’angle de tir de leur père, et dévale l’escalier à leur suite en roule-boulant. En bas des marches, il s’écrase lamentablement mais sa chute est amortie par les corps des adolescents. Le tenancier se planque derrière le comptoir en rechargeant son arme, alors que sa femme lui hurle d’arrêter et de se rendre.

D’un geste, Gmurk assomme les ados de deux coups de coude bien placés en pleine tête et, renversant une table devant lui, les tire derrière tout s’emparant de sa Winchester dans son dos.

A l’extérieur, le Comédien prend une arme et s’approche d’une fenêtre pour observer à l’intérieur. Loki le suit et regarde par dessus la porte-à-battants pour évaluer la situation.

Corina reste à bord de la carriole, les rênes en main, prêté à déguerpir dès que tout le monde sera à bord.

Gmurk continue de parlementer, essayant de calmer le jeu et d’avoir des explications de la part du tavernier. En vain. L’homme n’en a rien à faire et ne lâche rien, continuant ses menaces sans se soucier de ses enfants.

Voyant cela, le Comédien mitraille au-dessus du comptoir, pulvérisant les étagères et les bouteilles d’alcool, obligeant le père à se tenir accroupi.

Son couteau à la main, Loki en profite pour pénétrer à l’intérieur du saloon en courant et pour bondir par-dessus le bar, juste à côté de l’homme qui, voyant cela, braque illico son arme sur sa propre femme, menaçant de la liquider si elle se rend et accepte les conditions de Gmurk en balançant tout !!!

Le regard du type tourné vers sa femme, Loki se glisse alors derrière lui, en lui appuyant sa lame sur la gorge. Il lui commande de se rendre mais, d’un air froid et distant, l’homme appuie sans hésiter sur la gâchette et tire sur sa femme, l’atteignant à la cheville !?!

Celle-ci hurle de douleur et tombe au sol, à côté du médecin qui à 4 pattes cherche à se faire tout petit.

Voyant la situation dégénérer, Gmurk se précipite parmi les tables en se baissant.

Malgré le choc de voir l’aubergiste tirer sur son épouse, Loki ne peut se résoudre à mettre sa menace à exécution en l’égorgeant froidement. Remontant d’un geste vif son couteau sur le visage de l’homme, il fait glisser la lame au-niveau des yeux pour les lui crever.

A l’étonnement de tous, le couteau s’enfonce comme du beurre et aucun sang ne gicle ! Une odeur écoeurante de pourri sort de la blessure. L’homme, aveuglé, lâche son arme et, les bras tendus devant lui, cherche à agripper Loki.

Gmurk saute alors par-dessus le comptoir en lui balançant son pied dans la figure, envoyant l’homme valdinguer au milieu de la pièce. S’affalant sur les tables, celui-ci réussit pourtant à se relever, agité de tremblements, des asticots grouillants sortant de ses orbites énucléés.

Devant cette scène innommable, Gmurk arrête de tergiverser. Il s’empare de son arme à quadruple-canons et, d’un double-tir de shot-gun quasiment à bout portant, lui explose la cage thoracique.

Le corps putréfié de feu Christopher Loft explose littéralement, aspergeant d’une matière nauséabonde le décor, sa tête au regard vide finissant son vol en s’empalant sur le chandelier accroché au plafond. Une odeur de décomposition avancée se répand dans le bar.

Le Comédien rejoint les autres à l’intérieur, et tous se regardent d’un air interrogateur. Un zombi ! Ils viennent de tuer un mort-vivant.

Décidément, ce Gmurk a le don de renifler ce qui ne tourne pas rond, se dit le Comédien.

Le médecin agenouillé à ses côtés et s’occupant de panser sa cheville, la femme semble loin de leur en vouloir ou d’être affectée par ce lugubre dénouement ; elle a même l’air soulagée, un semblant de sourire adoucissant enfin ses traits.

Reprenant ses esprits, après avoir été calmée par Loki et le Comédien rassurants, elle leur raconte que tout le village est maudit. Et que ce sont les anouks, chassés de leur terre ancestrale par la construction du village, qui seraient responsables.

La nuit venue, de terribles créatures géantes, moitié-hommes moitié-bêtes et ressemblant à des ours, des loups ou des chauves-souris garous, les ‘Wendigos’, descendent des montagnes pour exiger leur tribu, des sacrifices humains. La femme leur explique que c’est à l’initiative de son mari, revenu dans cet état de la Guerre contre les anouks, que les villageois, plutôt que de sacrifier les gens du village les uns après les autres comme ils le faisaient au début par tirage au sort, ont décidé de s’en prendre aux voyageurs de passage en les droguant et en les offrant en pâture aux monstres.

Elle leur conseille d’ailleurs de partir rapidement, car la nuit ne va pas tarder à tomber et ils seront alors en grand danger. N’oubliant pas leur objectif, retrouver les corps cristallisés des mégas ensevelis dans le coin avec la machine gouluz, Loki et le Comédien décident de suivre ses conseils. D’autant plus que le propre corps de Loki figure parmi les 26 cobayes !

De son côté, Gmurk est retourné auprès des deux ados inconscients. Il les porte jusqu’à sa chambre et, les allongeant sur le lit, les réveille et les soigne à l’aide de son médi-kit et grâce à ses talents de secourisme.

Puis, les rassurant sur le sort de leur famille, il en profite pour leur poser aussi des questions.

Leurs dires corroborent la version de leur mère. Mais il apprend également que les anouks avaient réussi à emprisonner ces créatures dans les grottes des montagnes, et que c’est un tremblement de terre survenu il y a dix ans qui les a libérés, et que depuis les Wendigos se rabattent sur les gens du village pour se nourrir. En revanche, Steevy et Joana lui confirment n’avoir ressenti aucun autre tremblement de terre récemment.

En redescendant vers la salle, les neurones du bourrin font tilt. La machine gouluz s’est certes téléportée sur la même planète, comme Némo leur avait dit, mais aussi dans le temps. En traversant l’orage surnaturel dans le marais, ils avaient dû voyagé aussi dans le temps, de 10 ans dans le futur !

Tandis que le fils et la fille, un instant interloqués en voyant la tête cadavérique de leur père planté sur le chandelier, se jettent dans les bras de leur mère, Gmurk rejoint ses compagnons.

Pendant tout ce temps, Corina restée dehors a vérifié l’état du matériel fourni par le maréchal-ferrant et s’il n’avait pas été piégé. Pas de problème de ce côté.

Tous remontent alors à bord de la carriole et ils décident de se rendre chez les anouks sans tarder, afin de négocier la récupération des corps mégas disparus.

Derrière eux, ils entendent les survivants de la baston se barricader dans le saloon.

Et tandis que l’attelage grimpe la montagne, serpentant sur un sentier sinueux et escarpé en direction du campement indigène (l’avantage avec les chevaux-robots, c’est qu’ils n’hésitent pas à emprunter un chemin que tout animal vivant renâclerait à prendre), le Comédien déguise tous les membres de l’expédition de façon rudimentaire ‘style anouk’, en les débarrassant notamment de leur équipement et armement technologiques trop visibles, qu’il planque dans la carriole. Grimés du mieux possible en sauvages, torse nu ou vêtus de couvertures, seulement armés de leur couteau, hache et arbalète, ils arrivent bientôt au campement anouk.

Histoire d’être plus crédible, le Comédien entonne un chant un peu lugubre, aussitôt imité par Gmurk ... de façon lamentable !

En atteignant la première tente, Corina descend de la carriole alors que toute la tribu anouk, à l’exception des femmes et des enfants, s’approche.

Les guerriers ne tardent pas à les encercler, arcs en main, l’air sombre et hostile.

Corina appelle alors son aigle qui vient se poser sur son bras. Elle tente de se remémorer quelques bribes de dialecte anouk qu’elle aurait pu apprendre de son père (après tout, comme elle et Gmurk sont les seuls à l’avoir appris par réminiscences, elle est la seule des cinq enfants Villain à connaître son géniteur et à avoir passé quelques temps avec lui lorsqu’elle était gamine), mais en vain...

Elle cherche alors à faire semblant de parler à l’aigle dans une langue secrète, histoire de mystifier les indigènes. Ses compagnons la laissent faire quand soudain, sortant lentement de la grande tente centrale ornée d’un énorme crâne de dinosaure, ils voient avec quelque appréhension le shaman du clan s’approcher d’eux en fendant la foule.

Aussitôt, l’aigle quitte le bras de Corina pour aller se poser sur le sien.

Le shaman semble converser quelques instants avec le rapace. Et alors que les arcs s’abaissent, il s’adresse aux aventuriers, convaincu désormais que ce sont des amis des animaux, surtout la femme, et que s’ils ne viennent pas de leur tribu et semblent attacher trop d’importance aux équipements de l’homme-blanc (déclare-t-il en montrant les chevaux robotiques, pouah !), ils sont quand même les bienvenus.

Corina leur explique qu’ils sont là pour une mission ; le Comédien prend le relais et raconte qu’ils sont venus pour sauver les montagnes de l’emprise des Wendigos et aimeraient profiter que la nuit soit tombée, et les monstres en chasse dans le village des visages pâles en bas, pour être conduits rapidement dans les grottes.

Les anouks rangent définitivement leurs armes, et le shaman leur donne à tous des colliers de protection.

Gmurk, un peu renfrogné que le Comédien accapare la parole et se mette ainsi en avant, s’assoit par terre en ronchonnant dans sa barbe.

Lorsque le shaman s’approche de lui, il ne peut résister à l’envie de fanfaronner, ayant toujours des remords en repensant aux deux femmes du saloon laissées seules face aux monstres : « Après tout, ces Wendigos, ils n’ont pas l’air si terribles, on dirait des Princes-Démons mutants. Pppfff, rien d’effrayant. Si j’avais le temps ... ».

Il ne peut finir sa phrase que les guerriers autour de lui, en l’entendant, laissent éclater leur joie en découvrant un vrai guerrier, prêt à se sacrifier, et le hissent sur leurs épaules pour le porter en triomphe vers la hutte du chef. « Viens, nous allons te faire fumer l’herbe magique pour les combattre ... »

Gmurk n’a aucunement l’intention de mourir et de se sacrifier. Après tout, entre la Snakechester, la Winchester 44-40, le blaster, la mitrailleur-laser du shérif et sa hache, les créatures n’ont qu’à bien se tenir.

Porté par l’euphorie du moment et un peu dépassé par la situation, aurait-il connement oublié qu’il est torse nu et habillé d’un simple pantalon, ayant ainsi été déguisé subtilement en anouk par le Comédien ?!?

Ses compagnons, en le voyant emporté par les indigènes, rassemblent prestement dans une couverture son matos (armes, médi-kit, nanordi, objets divers et variés,..) et en font un baluchon qu’ils jettent à terre.

Puis, quelque peu désemparés de se séparer ainsi du Tromo, ils demandent à ce qu’on les conduise comme promis aux cavernes pour terminer la mission.