Il était une fois dans l’Hobb’s End :

 

Soudain, alors qu’ils avancent péniblement dans le sol marécageux, cherchant à ne pas s’enliser, un éclair zèbre le ciel. La pluie s’abat brutalement, les gouttes de pluie se mettent à tomber avec fracas sur le toit de la carriole, le niveau de l’eau monte.

En observant les alentours, dans quel sens l’eau s’écoule, etc…, ils cherchent à repérer une zone souterraine de 7 km de long et de 3 km de large. Gmurk et Corina juge le courant un peu trop fort compte tenu de la dénivellation en surface, ils décident tous deux de remonter le sens du courant pour se rendre vers son point d’origine, l’extrémité la plus petite du cône. Loki leur annonce que cela les rapproche du village d’Hobb’s End.

Le Comédien crée son corps éthéré et, par signes, fait comprendre à Gmurk qui est le seul à le voir sous cette forme, qu’il compte descendre sous terre faire son repérage.

C’est un vrai gruyère souterrain. Le terrain mou et spongieux est mélangé au à la terre rocailleuse s’y étant rematérialisé depuis Cappertown City. Le Comédien remonte à la surface et confirme par signes à Gmurk qu’ils vont dans la bonne direction. Loki crée un ectoplasme informe et moche pour discuter plus facilement. Puis le fantôme du Comédien part en éclaireur.

Autour d’eux, la tempête fait rage, un vrai déluge tombe sur eux, les éclairs strient le ciel. Même si cela reste naturel, les conditions météo épouvantables ne peuvent qu’être liées à la rematérialisation surnaturelle.

Laissant Corina conduire l’attelage dans cet environnement difficile, secondée par Loki, Gmurk passe à l’intérieur et entasse les explosifs dans un sac.

Quand soudain, un éclair frappe le chariot !?!

Face à la boule d’électricité frappant la carriole, Gmurk plonge par l’arrière avec le sac d’explosifs et est emporté par le courant. Les autres préfèrent rester à bord, persuadés qu’ils ne risquent rien s’ils ne touchent pas le sol.

Le chariot s’illumine, il prend feu et s’embrase rapidement. Loki et Corina se précipitent, et l’incendie est heureusement maîtrisé avant de ravager toute la carriole. Dans l’eau, Gmurk parvient à ne pas se noyer et à regagner le chariot, en nageant difficilement dans l’eau boueuse et agitée.

Loin devant, le fantôme du Comédien atteint l’extrémité de la forêt et constate que le déluge n’est vraiment localisé spécifiquement que sur la forêt... C’est louche. Il se rapproche donc d’Hobb’s End, hameau minuscule de 14 habitations, à quelques encablures de la lisière.

Il fait sombre et froid, et il pleut. Plongeant sous terre, le Comédien poursuit son chemin vers la montagne, traversant le village sans s’arrêter, en direction de ce qu’il pense être l’extrémité du cône. Sous terre, il ne voit rien et cherche à se motiver. Sans succès.

Loin derrière lui, la carriole de ses compagnons apparait à l’orée du marais. Progressivement, si la pluie reste drue, le déluge lui s’arrête aussi vite qu’il a commencé.

Loki et Gmurk repèrent alors dans l’obscurité une silhouette humaine frêle avec un chapeau, cherchant à se cacher parmi les arbres, et décident de la surveiller du coin de l’œil.

Dans la carriole, l’eau monte (il n’y a plus de toit, brûlé par l’incendie), et Gmurk explose donc à coup de hache le bas des portes pour faire écouler la flotte hors de leur habitat.

En sortant des bois, Corina arrête le véhicule pour chercher une bâche ayant survécu à l’incendie, tandis que Loki saute par derrière et cherche à se rapprocher discrètement de la silhouette entrevue.

Corina confectionne un toit de fortune.

Au lieu d’attendre, Gmurk descend à son tour et se dirige à pieds vers le village.

Du bosquet qu’ils ont repéré sort un jeune homme bien habillé, avec une coiffure excentrique, l’air bien portant, mais tout crotté. Tirant un mulet derrière lui, il se dirige tout gaillard vers le chariot arrêté, en faisant de grands gestes de salut de la main.

L’individu n’a semble-t-il pas remarqué Loki, descendu du véhicule pour s’approcher de lui. Loki cherche à faire un sondage transfert, mais quelque chose de très fort bloque son pouvoir, comme une protection surnaturelle type bouclier mental !

Corina entame la discussion avec l’homme venu la rejoindre. Celui-ci se présente comme Steevy Loft, le fils de l’aubergiste du saloon d’Hobb’s End, et il leur propose une chambre. Accrochant sa mule avec les autres bêtes à l’arrière du chariot, il monte sans vergogne à côté de Corina, en se pavanant un peu. « Allons rejoindre votre ami, passez moi les rênes » lui dit-il en désignant Gmurk qui avance vers la ville. Il s’empresse auprès de Corina, affable et accueillant, trop pour être honnête. Corina refuse d’un geste de lui passer les rênes et se présente à son tour comme Tennessee.

En jetant des coups d’œil derrière lui pour vérifier si le type était seul ou pas, Loki regagne discrètement le chariot et regrimpe à bord discrètement sans être vu.

Derrière lui, la tempête et le vent se résorbent.

Le dénommé Steevy a la main un peu baladeuse, mais Corina la lui prend et la serre fortement, avec un regard appuyé. On ne lui fait pas. Il n’insiste pas et s’écarte un peu. Dans son dos, Loki repère un étrange tatouage tribal à la Bucho.

Le chariot ralentit à la hauteur de Gmurk qui, entendant la conversation de Corina (il reconnaît la voix) avec l’inconnu, ne se retourne même pas. Il grimpe agilement à bord et fait connaissance avec Steevy Loft.. C’est le moment que choisit Loki pour se montrer lui aussi et lui taper sur l’épaule. « Joli tatouage que vous allez là » dit-il. Le type remonte son manteau, l’air un peu gêné, et se retrouve coincé entre Corina et Gmurk qui s’installe sans ménagement à ses côtés.

Entouré par les trois héros, le jeune homme fait moins le fier que quand il pensait draguer la jeune métis seule.

De son côté, le Comédien aperçoit à flanc de montagne un campement rustique sur les hauteurs, comme un enchevêtrement d’échafaudages en bois recouvert de bâches. L’une des huttes est dominée par un énorme crâne d’animal, comme un dinosaure.

Par hasard, en remontant vers la surface, il a même la chance de tomber sur l’un des corps cristallisés, aux trois quarts enterré dans le sol. Il cherche à la vertical du corps s’il repère en-dessous la machine, mais sans succès. Dans le sol, tout se ressemble, impossible de se repérer. Le Comédien tente alors de se mettre en transe, pour déplacer un objet par télékynésie qui pourrait lui servir de repère ultérieurement. Sans succès non plus.

Dépité, il revient alors vers la ville, tandis que le chariot de ses compagnons y entre par l’autre côté. Pendant le court trajet, Loki passe à l’intérieur et soigne les blessures du Doc et du Comédien, dont les corps ont été brûlés dans l’incendie du chariot.

L’attelage traverse le hameau, passe devant l’église et la boutique du maréchal-ferrant, et arrive finalement devant un saloon vraiment splendide. Extérieurement, il a l’air luxueux, bien autre chose que la saloon miteux de Cappertown City.

Là, Stevy cherche à les entraîner à l’intérieur, mais Corina décline l’invitation. Avant qu’il ne devienne suspicieux (il peut sembler étonnant que des voyageurs, même itinérants, n’aient pas envie de profiter pendant une nuit d’un bon bain et d’un lit au chaud), Gmurk l’attrape par le bras et l’accompagne au saloon en le tirant, tout en lui expliquant que sa soeurette a eu dernièrement une mauvaise expérience dans le dernier saloon rencontré sur leur chemin et qu’elle préfère en général dormir dans la carriole.

Le Comédien ré-intègre son corps et explique ses découvertes à Loki penché sur son corps et à Corina. Tous trois décident d’aller voir le maréchal-ferrant.

Pendant ce temps,Gmurk entre dans l’hôtel-saloon.

Derrière le comptoir, le patron a une sale gueule, l’oeil torve, la moustache tombante, et il ressemble à Steevy en plus vieux. Sa femme, assez distinguée, se tient à ses côtés et sa fille, beau brin de fille à l’air chaudasse, est assise au piano. Toutes deux sont assez belles mais ont l’air triste. D’ailleurs, le morceau qu’elle joue au piano se fait tout aussi triste.

Il n’y a que deux clients. L’un d’eux est habillé comme un révérend, avec un look genre Ian Holm dans le cinquième élément. L’autre est un grand timide à lunettes, à l’air terrorisé.

L’ambiance pue la mort.

Gmurk se dirige directement vers une table de jeu vide à côté du piano et s’assoit dos au mur.

D’un air goguenard, il fait « hé hé ». Steevy fanfaronne et explique à son père qu’il a secouru au péril de sa vie les aventuriers alors qu’ils s’égaraient dans la tempête, et qu’il leur a promis une chambre gratuite. C’est l’Auberge Rouge, ce boui-boui !

Gmurk, amusé par les esbroufes de Steevy mais méfiant, commande à boire. Le patron se présente Christopher Lost. Gmurk fait le gars sympa : « Heu, hein, heu, rhââââ… ». Le patron ordonne à sa fille de jouer un air enjoué pour Gmurk, tandis que Steevy va s’asseoir à sa table avec lui. Bien que sur la défensive, Gmurk n’en laisse rien paraître et il fait mine de ne pas résister à la boisson alcoolisée qu’on lui apporte.

Mais identifiant à son odeur une quelconque drogue ou poison y ayant été versé, Gmurk se lève, rejoint au piano la jeune fille, prénommée Joana, et fait semblant de boire le verre cul-sec, en renversant en réalité le contenu sur ses fringues toutes trempées. Puis, l’air hagard et un peu con, il commence à chanter -mal- la Chanson des Renégats pour accompagner le piano ! Le révérant se rapproche pour écouter Gmurk.

Le reste du groupe se rend donc chez le maréchal ferrant en carriole.

C’est un vrai bunker, comme les autres d’ailleurs. On entend une grosse voix à l’intérieur et une sorte de grille de prison s’ouvre. Un grand homme sale, patibulaire mais pas trop, apparaît.

Le groupe lui montre illico la bague polymorphe en lui demandant de l’aide. L’homme acquiesce et leur propose de rentrer, en leur demandant de laisser leurs armes dehors.

Les trois mégas laissent les armes les plus visibles dans la carriole. Le Comédien, par ventriloquerie, lance depuis le corps du Doc dans la carriole : « Ok les gars, je garde les armes », pour décourager d’éventuels voleurs.

Le groupe demande du matériel d’extraction. On discute technique : un canon à ultra-son, des tronçonneuses-lasers, du matos plus fin pour faire de l’archéologie. Le tout est marchandé à 3000 plaques. Loki se dit prêt à monter à 3500 contre un petit renseignement : les gens du saloon sont-ils des honnêtes gens ? Le maréchal-ferrant assure que oui, et que la patron Christopher Loft ne leur fera rien... sauf s’il touche à sa fille bien sûr.

La négociation terminée, le maréchal-ferrant semble attendre que le groupe charge le matériel dans la carriole. Avant de réaliser qu’il a devant lui deux femmes, Tennessee et Soeur Marie-Thérèse, et un manchot. Il s’occupe donc du chargement.

Avant de monter dans la carriole, le Comédien refait une ventriloquerie : « Laissez moi dormir les gars », pour faire parler le Doc resté endormi à l’intérieur.

Avant qu’ils ne prennent congé, le maréchal-ferrant leur apprend que la ville est fortifiée car les gens craignent les Anouks. En fait, la ville a même été construite sur le sang d’un massacre des autochtones et bâtie sur les terres de leurs ancêtres ...