MOTHER OF TEARS : THE THIRD MOTHER (La Terza Madre)


ITALIE/ETATS-UNIS
De Dario Argento Film de Clôture
Avec Asia Argento, Cristian Solimeno, Adam James, Moran Atias

Sarah, une jeune américaine étudiant l'art à Rome, ouvre malencontreusement une urne maléfique, d'où s'échappe la pire sorcière de tous les temps.

Les sorcières du monde entier se rendent alors à Rome pour rendre hommage à leur chef, tandis que Sarah use de son pouvoir psychique pour tenter de contrecarrer les plans de la sorcière...

 

MON HUMBLE AVIS :

 

Snif snif... BEUHEUHEUhhhh...
Dario, mon pauvre Dario, tu vas te faire défoncer sur tous les forums de la planète avec ton film tout naze, tu vas être conspué par tous les bloggeurs, et autres journalistes amateurs... et que dire de la presse spécialisée, aïe aïe aïe, je les vois déjà ricaner à l'idée des bons mots qu'ils vont lâcher sur toi comme autant de piques assassines...
Alors voilà, ce sera ma mission, une mission périlleuse, quasi impossible, et complètement obsolète, mais moi mon bon Dario, je vais DÉFENDRE ton film, coûte que coûte, et même si je me fais lyncher pour Argentisme intégriste, même si je me fais lapider à coups de VHS ritals, je tiendrais bon, compte sur moi Dario ! :)

 

Alors, voilà, comment dire, hem hem... "La terza Madre" c'est un peu comme si "Harry Potter" était une nana super bonne (qui aimait bien montrer son corps dans des scènes de douches inutiles), et qu'elle devait combattre une super vilaine sorcière, à poil sous sa cape, avant que celle-ci ne mette Rome (et donc le monde) à feu et à sang (le tout dans des orgies SM de surcroît) !
Certes certains esprits chagrins, certains râleurs qui auraient mieux fait de rester couchés, diront qu'ils attendaient depuis tant d'années une suite à des chefs d’œuvres auxquels le maestro les avaient habitués, mais non, "La terza Madre" n'arrive pas à la cheville de "Suspiria" (sur tous les plans, techniques comme artistiques), mais peu importe leur répondrai-je... oui on s'en cogne, car "La terza Madre" c'est quand même beaucoup plus drôle !!!
D'accord je vous le concède, l'humour est totalement involontaire, mais alors ?
Du moment qu'on se fend la poire, où est le problème ?
Ce n'est pas ce que vous attendiez ?
MAIS C'EST MIEUX !

 

C'est tellement bon de rigoler, et croyez moi tout dans ce film est irrésistible : le jeu outrancier d'Asia (visiblement diplômée de la "Bruce Campbell's Actor Studio"), les scènes gorrissimes qui en font des tonnes (même quand c'est juste la gentille qui se débarrasse d'une poursuivante, elle lui explose littéralement la tronche), les inserts numériques (feu, matte painting, impacts de balle) super mal intégrés, les fantômes dignes d'un film des frères Lumières, le look eigthies des sorcières (trop ringard même pour celles d'Eastwick !) et leur attitude girl-power, et surtout, surtout, l'accent rital de ces acteurs obligés de jouer en anglais pour l'exportation (avec une mention top moumoute pour le flic, à se pisser dessus j'vous jure)...
Mais tout cela n'est rien face à l'insondable connerie du scénario, mélange de la fantasy à la mode (style "boussole d'or"), du "Da Vinci Code" et du gore le plus hallucinant (genre c'est nous les ritals qu'avons inventé les films de cannibales, alors les amerloques vont pas nous faire ch... avec leurs "hostels" et autres remakes, c'est nous les plus crades, youpi !!!).
Les rebondissements de l'histoire sont à se taper la tête contre les murs, on est très loin des gialli impeccables de rigueur que les fans d'Argento aimeraient retrouver, mais au moins on ne s'ennuie pas une seconde : un meurtre sanglant suit une scène de poursuite, qui suit une douche d'Asia, qui suit une orgie de sorcières, qui suit un clip de massacres urbains, qui suit un décolleté de Daria Nicolledi... du grand art dans le n'importe quoi.
Ça va à 200 à l'heure, c'est très généreux en tout, la musique de Simonetti en fait aussi des tonnes, reprenant les soupirs et les accents gothiques (chœurs à l'appui) de ses compositions précédentes, mais en les accompagnant d'une bonne rasade de rock et de techno comme s'il faisait la fête avec Dario, et que tout le monde s'intéressait plus à la qualité de la coke sur le tournage qu'à celui du résultat final ! :)

 

On a l'impression générale que Dario ne voulait pas faire ce film, mais sa carrière s'enlisant dans les échecs commerciaux, ça lui était tellement réclamé depuis des années qu'il a finit par céder à la pression : il l'a fait mais sans y croire une seconde... alors, (un peu comme Carpenter sur "Ghost of mars") il s'est amusé, il s'est fait plaisir en s'auto-parodiant, refourguant tous les clichés de son art ancien, mélangés n'importe comment en un gloubi-boulga indigeste mais si copieux que n'importe quel (vrai) fan pourra y trouver son compte.
A condition de ne pas en attendre le chef d’œuvre escompté (en regard de la trilogie que le film est censé boucler), "La terza Madre" reste une série B complètement azimutée, finalement bien sympathique dans son délire sans limites (ni dans l'érotisme, ni dans la violence, ni dans la connerie, Dario & la censure NO LIMIT), un bon vieux nanar assumé (les héros éclatent de rire sur le plan final, devant une hideuse matte painting où ils très mal incrustés) et qui fait du bien aux zygomatiques.
Alors soyez fair-play, ayez pitié du pauvre Dario je vous en conjure, il n'a pas fait ça avec l'intention de nuire (juste de gagner un peu de flouze), ne dites pas trop de mal de son film, mieux vaut en rire que d'en pleurer...

Et puis quand même, c'était le film le plus bandant de tout Fantastica'arts 2008 !
VIVE ASIA, et viva son pervers pépère !!!