Porté Disparu :

 

Les Nomoïs ne dormant pas, Trent a passé la nuit à méditer et à étudier ses sortilèges magiques. Juste avant le réveil de ses compagnons, il lance son sort de détection psy à l’échelle planétaire, espérant ainsi repérer le Shaani qu’ils recherchent.

En haut de l’échelle, diffusant ses ondes sur tout Héos, il détecte un Réservoir des Symboles localisé dans la tour centrale d’une ville super technologique high-tech, activé par un Homme-Dieu ayant un astre solaire à la place du visage, avec un plastron doré représentant des visages tirant la langue et une toge rouge incandescente. Bref, le dénommé Achémar.

En dessous, un immense météore tygg évoluant en orbite autour de la planète, dans sa stratosphère. Puis un traqueur évoluant sous terre, avec des bras terminés par des pointes acérés, avançant très lentement au milieu des minéraux vers sa cible. Puis Gmurk. ...

Encore une fois, chou blanc. Si la domination tygg sur Héos n’est plus à prouver, le Shaani ne semble pas être un psy puissant ! Trent ronchonne encore lorsque ses compagnons émergent de leurs sommeils. Loki a les traits tirés, tout comme le Kelwin Ikos qui, lui aussi, a dû recevoir la visite du Nécrosien dans ses songes ...

 

Puis à six heures, avant les cinq heures d’endoctrinement social, il est temps des corvées matinales pendant une heure.

 

Gmurk part à l’extérieur sous haute surveillance (4 gardes par prisonnier) faire du défrichage de chemins. Les prisonniers arrachent les herbes sur le sentier en terre battue et enlèvent les cailloux. Peu de traces de passage sur ces routes peu pratiquées. Gmurk en profite pour observer les alentours aux abords du camp (plaine très rase, les autres camps sont à 2-3 km les uns des autres) et ramasser quelques cailloux pour les Nomoïs, Trent et son élève, ainsi que des bouts de bois pour Loki. Au loin, il aperçoit des montagnes enneigées couvertes de forêts de conifères, à 2-3 heures de marche.

Corina est envoyé à la plonge au mess des soldats ; elle en profite pour faire sa toilette du matin, remarque que la nourriture des soldats est principalement à base de boîtes de conserve et de sachets iophilisés. Elle réussit discrètement à demander au lézard de chaparder deux sachets de nourriture qu’elle planque dans les plis de sa jupe. Elle imbibe au maximum un tissu propre pour récupérer plus tard de l’eau propre., puis tente de chaparder un bol. Mais la surveillance du garde est trop rapprochée et elle laisse tomber cette idée trop dangereuse.

Après sa corvée de vaisselle, elle est ramenée à la cour où elle retrouve les autres pour leur séance d’endoctrinement collective. Là, elle a également droit à sa réminiscence gratuite sur la culture très familiale des Boréales, qu’elle n’a pas eu pendant la nuit (elle dormait).

 

Loki a été affecté au nettoyage de la cour et observe discrètement les prisonniers lorsqu’ils sont extirpés des fosses nauséabondes. Fatigués, maltraités, hagards, livides. Sauf un Boréal qui, au contraire de ses camarades de captivité, sort dignement de la fosse, moins brisé que les autres. Un regard plein de sagesse se fixe sur Loki, avant qu’il ne s’éloigne et ne soit conduit vers les bâtisses du baraquement D.

Loki le regarde s’éloigner, pensif, puis on lui confie un travail de merde, à savoir nettoyer les fosses. Profitant que les regards des gardes soient braqués ailleurs, il porte un seau comme pour aller chercher de l’eau dans la cour administrative et se planque derrière des bidons pour un sondage transfert vers le bâtiment administratif ! 63 points de force dans la face ... Il ne s’évanouit pas. En-dehors de Trent, il détecte un esprit magicien supérieur très puissant (le Nécrosien), un esprit intelligent (probablement l’administrateur) et quelques gardes, moyens ou cons.

Comme d’habitude, lui et ses compagnons mégas ont une réminiscence supplémentaire, cette fois sur l’habitat de leurs résidents : Les Delhions dorment en communauté, harnachés individuellement dans une grande pièce. Les Boréals vident en cellule familiale. Les Nomoïs fonctionnent en castes. Pour les Woons, les femmes et les enfants vivent séparément du père, qui a sa propre maison pour voir ses potes.

Prétextant savoir coudre, Trent est conduit sous bonne garde dans le bâtiment administratif. Un endroit religieux, style baroque rococo excessif, avec de nombreuses représentations des Hommes-Dieux (au nombre de six : Antares, la guerre ; Sirius, la science ; Altaïr la technologie ; Rigel le commerce ; Beltégeuse la matière ; Achémar la communication ... tous masqués sauf Beltégeuse, qui est une femme) et des décors d’angelots partout.

Il est amené dans un boudoir pour recoudre un rideau. Mais il est bien évidemment nullissime en couture, et ce n’est que grâce à son système D qu’il réussit à réparer le rideau, ouf !

Faisant un peu de lèche-bottes auprès du garde, il s’occupe ensuite de nettoyer les meubles, les cendriers, et ... de sortir les poubelles. Il aperçoit l’administrateur dans un bureau ouvert, occupé sur un nanordi. Dans le bureau du Dr. Lengélé, il fouille rapidement dans les papiers sur le bureau et dans la poubelle. Il ne comprend pas la langue, mais saisit qu’il s’agit des résultats de tests génétiques d’expériences de laboratoire. Il porte les sacs poubelles derrière le bâtiment mais, avant d’en jeter le contenu, il froisse et dissimule dans ses vêtements quelques papiers scientifiques jetés par le médecin.

 

Arrivent les 5 heures d’endoctrinement social. Tous les prisonniers s’assoient en tailleur, avec 2 gardes par rangée de 10. Les trois dirigeants sont présents. Le Dr. Lengélé, son regard glacial perçant des prisonniers transits, l’administrateur Karl Steinbach, semblant perdu dans des calculs, comptant et recomptant le nombre de prisonniers par rangée, Indar le Nécrosien, l’air absent. Ils commencent par les punitions, pour ceux ayant mal effectué leurs corvées. La moitié, soit sept personnes, sont jetées dans les fosses pour les 5 heures à venir, tandis que sept autres doivent d’agenouiller devant Indar, lequel appose alors lentement sa main sur leur front, juste entre les 2 yeux. Les prisonniers ont un léger sursaut, puis regagnent ensuite les rangs tout tremblants, les yeux larmoyants. Trent comprend qu’un sortilège a été lancé.

Loki repère le Boréal entrevu ce matin et essaie de s’en rapprocher discrètement. Mais il est repéré par un garde qui lui ordonne sèchement de rester à sa place. Le Boréal de son côté ne le remarque pas, occupé qu’il est par les personnes plus faibles qui se sont rassemblés autour de lui.

Le cours théorique et juridique de Karl Steinbach, débité sur un ton monocorde, est plus que saoulant. Carrément chiant même. Pour éviter de s’endormir en écoutant ces conneries, Gmurk et Trent méditent, tandis que Loki fait ses exercices de récupération et n’écoute qu’à moitié. Seule Corina écoute le blabla inepte.

Elle comprend grosso-modo la situation suivante. Deux millions d’humains environ habitent Héos, répartis dans deux villes humaines principales : Harmonie et Technopole. Les humains ne couvrent finalement que peu de surface d’Héos, ils n’ont colonisé qu’une petite partie de la planète. Il y a 5 classes d’humains, tous au-dessus des Héossiens. En haut de l’échelle, se trouve le clergé, puis les grandes familles. Corina a l’impression d’une société décadente.

Les races extra-terrestres sont considérées comme inférieures et ne sont uniquement tolérées que pour servir le Nouvel Ordre. Il existe aussi une classe de semi-inférieurs au service des humains (cuisiniers, domestiques, etc ...). Les Héossiens, de races inférieures, n’ont aucun droit, que des interdits.

Sous les effets de la drogue mise dans leur nourriture, Corina se sent minable et, à l’image des autres prisonniers, finit par avoir elle aussi un sentiment de culpabilité et d’infériorité.

 

Après le sermon, petite pause repas, au cours de laquelle Gmurk en profite pour piquer un autre plateau et son bol en plastique.

 

Puis retour dans les baraquements. Loki part de son côté, tandis que les 3 autres discutent de plans sur la comète (faire un sondage tranfert général lors du prochain repas, Corina et Trent devant se mettre ensemble pour les corvées).

Au-dehors, les Mélodiens discutent avec tout le monde. Loki part donc revoir leur chef, suite à leur conversation de la nuit précédente. Celui-ci lui explique que le meilleur moyen pour que son ami Aak soit isolé est de faire des petites diversions et profiter de la corruptibilité des gardes, pendant la prochaine longue pause de 13 à 20 heures.

Loki en profite aussi pour aborder le sujet du Shaan avec le Mélodien. Sans trop de réussite : mythe, conte de bonnes femmes, plus il y a de dieux plus on rit, les Mélodiens eux utilisent plutôt des sortilèges d’apparence et le pouvoir de l’argent  ... Loki insiste un peu, attirant même la suspicion du type, qui pense que Loki cherche à lui tirer les vers du nez pour, qui sait, le compte des responsables de la prison. Loki cherche à le convaincre de sa bonne foi, mais le Mélodien reste méfiant. Et si ce n’est pas lui, il doit forcément y avoir une taupe dans chaque baraquement.

Du côté du baraquement C, Ikos le Kelwin, à l’aide du cutter, s’occupe à bricoler des dés pour Trent avec les morceaux de bois ramenés par Gmurk. Sur les instructions de Loki, Tahm le jeune Delhion est parti jouer à l’extérieur en laissant traîner ses oreilles. La Woon Shiba fait la gueule à Gmurk, qui n’a pas cédé à ses avances la nuit passée, et fait des exercices physiques dehors. Le Delhion Aak attend le retour de Loki en faisant les cent pas. Le disciple Nomoï reste dans les pattes de Trent. La femme Feling enceinte se repose.

Trent montre les papiers piqués chez le docteur, et Gmurk comprend qu’il s’agit bien de tests génétiques, concernant des recherches sur une drogue de synthèse qui fonctionnerait sur tous les organismes héossiens de races différentes.

Gmurk donne le bol plastique à Corina pour qu’elle puisse à recueillir de l’eau, tandis que lui-même découpe le plateau en morceaux de plastique, sur lesquels il inscrit son sort d’animiste en Woon avec une aiguille de Corina chauffée à blanc par le mogwaï cracheur-de-feu..

 

Comme prévu et respectant leur accord avec Loki, les Mélodiens provoquent quelques diversions en plein milieu de la pause : réclamation des prisonniers (mauvaise bouffe, insalubrité des baraquements, etc ...) et évènements sportifs.

Aak le Delhion et Gmurk en profitent alors pour libérer leur esprit animal, en poussant des cris, des hurlements, en volant dans tous les sens ou en dansouillant à poil, dans le baraquement des Mélodiens pour le Delhion, dans le leur pour Gmurk.

 

Corina cherche à séduire un garde Darken intéressé par une rencontre sportive, et lui demande s’il y aurait un endroit plus tranquille. Mais hormis son baraquement dont elle informe le garde que ce n’est pas l’endroit idéal (impossible du fait de la présence de Gmurk à l’intérieur), elle ne voit pas d’autres endroits pour l’instant ... le garde semble frustré, et lui indique que, pendant le repas, s’il est de garde au mirador, il se fera une joie de faire attendre la Boréale plus tranquillement, dans un lieu plus agréable.

Corina utilise ses capacités d’hypnose pour faciliter sa séduction, ou vive versa. Et ça marche, le garde semble à sa merci ! La jeune femme tente alors de lui suggérer de l’amener plutôt dans le local technique lors des prochaines corvées qu’en haut de son mirador, mais elle formule mal sa demande. Le gardien, soudain méfiant, regarde Corina d’un œil sévère avant de s’éloigner d’un pas rapide.

De son côté, Trent interroge son apprenti au sujet de la Résistance. En effet, la peur de Puit-d’Océan vis à vis des relations qu’il entretenait, lui un Nomoï, avec les autres prisonniers du baraquement et tout particulièrement le Woon, l’un des Delhions et la Boréale, lui avait fait penser qu’il pouvait lui-même être de la Résistance. Trent le rassure en essayant d’en apprendre un peu plus sur la magie. Il apprend que sa race chercher à obtenir les thrins, et que des sortes d’élus cherchent la croisée des divers éléments magiques pour créer le Shaan.

Loki est parti de son côté comme d’habitude, et se dirige vers les baraquement du groupe D. Là, il demande à parler au Boréal qu’il avait repéré un peu plus tôt, qui semble être l’un des chefs de bâtisse de ce baraquement.

Loki l’interroge sur son apparente forme physique quand il avait été extirpé de sa fosse nauséabonde, mais celui-ci lui explique calmement qu’il n’a pas de mérite, car il n’avait passé selon lui que très peu de temps dans cette fosse et qu’il avait été habitué à pire. Il s’appelle Bélios et demande à Loki s’il est un voyageur comme lui. Peu à peu, ils en viennent à entamer une discussion soutenue, sur le fait que les différentes races d’Hélios ne soient pas assez soudées et que c’est à cause de cela qu’ils se soient faits envahir par les humains sans se défendre. Bélios lance Loki dans des conversations étranges sur la météorologie, comme s’il savait que Loki était Maître des Tornades ... drôle de comportement ... Le Boréal s’interroge également sur le fait bizarre que le campement était désert à leur arrivé, et il pense que seuls les êtres les plus forts et les plus asservis survivront et que les autres sortiront les pieds devant. La conversation de Loki et Bélios semble intéresser un Mélodien inconnu qui, de loin, tente de prêter l’oreille. Mais Loki s’en aperçoit et suggère alors à Bélios de se méfier de ce Mélodien, rattaché au bloc D, qui pourrait être une taupe. Il retourne ensuite au baraquement C et commence à recopier la magie tatouée sur ses ailes sur les morceaux de plateaux que Gmurk a ramené et que le Kelwin Ikos a gravé, à l’aide de l’aiguille chauffée à blanc par le lézard cracheur-de-feu.

 

Arrive le moment de leur 2nd repas. Tous se soumettent au rituel, défilant en file indienne devant l’Ygwan, pour être servis d’une bonne plâtrée de ragout et gagnant ensuite leur table respective par groupe de 10 pour y continuer leur petit manège : partage et répartition de la nourriture, mise de côté des légumes pour la Feling, humidification de leurs vêtements pour la Boréale, subtilisation du plateau plastique de Gmurk.

Par contre, à leur sortie de repas, profitant d’être cachée parmi la foule, Corina se motive et commence un sondage transfert sur tous les prisonniers. Maintenue par Gmurk et Loki, elle surmonte la douleur et, envoyant ses sens autour d’elle, repère Bélios, le Boréal rencontré par Loki. Sa résistance est très élevée. Ainsi que deux Mélodiens, et le cuisinier Ssslith, lequel a aussi une résistance très élevée par rapport à sa race... étonnant... !

Mais elle capte également dans le bâtiment de l’infirmerie, au sous-sol, une dizaine de personnes avec une résistance amoindrie ... probablement due à quelque traitement, ainsi qu’un esprit cartésien, un scientifique sûrement. Une trentaine de prisonniers portent la trace d’une autre empreinte psychique, parmi lesquels Loki et le Kelwin (témoin de la visite nocturne d’Indar dans leurs songes).

Comme d’habitude, l’activation du pouvoir méga déclenche une réminiscence gratuite.

Pour les Boréals, la mort est un sujet tabou. Les Woons ne craignent pas la mort et respectent leurs morts. Pour les Nomoïs, la mort est associée à la vie car ils donnent naissance à leur descendance en mourant. Pour un Delhion, d’essence magique, la Mort ne veut rien dire.

Gmurk se postant devant lui, Loki imite Corina et tente à son tour une réminiscence. Une brève douleur traverse son corps, avant qu’il ne se rappelle sa vie d’errance. Comme quelqu’un ayant quelque chose à cacher, qui aurait beaucoup voyagé sans avoir d’attache ni de responsabilité. Son résident a l’habitude de se mêler aux autres races, il est encore célibataire, et n’a ni famille, ni peur de la mort.

Autre réminiscence gratuite. Les Boréals aiment les histoires, ont un sens de l’humour développé et aiment les travaux minutieux, comme la couture. Les Delhions aiment le voyage, seul source d’apaisement pour eux Les Woons aiment la lutte, la danse, les combats et les femmes. Les Nomoïs ne s’amusent jamais, ils ne pensent qu’à méditer.

 

Une fois que tous les prisonniers, qui curieusement semblent moins nombreux, ont terminé leur repas, ils ont droit à nouveau sermon, cette fois sur la Femme-Dieu, Beltégeuse, la Matière.

Ils sont ensuite ramenés à leurs divers baraquements, mais ceux qui le souhaitent peuvent aller se distraire dans la cour de récréation. Les prisonniers ont 7 heures devant eux.

Loki ayant donné rendez-vous à Bélios dans cette cour, tout le groupe y va. Ils se rendent eux aussi dans la cour de récréation (la même cour qui, décorée par quelques grilles dont s’échappent des gémissements plaintifs, avait servi à leur sermon) et regardent autour d’eux.

Beaucoup de Felings et de Woons s’entraînent à quelques exercices physiques, ainsi que quelques représentants des autres races. La panique d’hier a cédé la place à une ambiance maussade.

Faisant attention à ne pas attirer l’attention, ils commencent discrètement à discuter avec le Boréal, qui se révèle très ouvert d’esprit. Gmurk lui montre quelques pas de dansouille débile, Bélios se débrouille très bien. Il est très intéressé par le fait que les 4 aventuriers soient des voyageurs et par leur aisance dans les langues. Il leur fait part d’une rumeur persistante sur le sort réservés aux prisonniers précédents, lesquels seraient apparus dans les songes de certains prisonniers, en tant que fantômes suppliciés. Dans un murmure, il ajoute qu’une caserne du baraquement A aurait même été vidé dès la première nuit, et leurs 10 occupants conduits à l’infirmerie ... Aucun n’en serait encore revenu ...Bélios ne réagit pas quand Loki lâche une phrase en bétasorvant, et il finit par leur avouer être un Shaani isolé.

 

Les mégas lui inspirent confiance, et ils décident de faire en sorte d’organiser son transfert du bloc D vers le bloc C. Ayant trois Delhions qui dorment accrochés au plafond avec eux, ils ont de la place. Ne reste qu’à convaincre un garde.

Bélios les met en garde contre le Mélodien aperçu par Loki, qui évite les corvées, pose beaucoup de questions et semble donc bien être une taupe, comme l’avait prévenu Loki un peu plus tôt.

Au bout d’un moment, Gmurk ressent le besoin de se dégourdir les jambes loin de ces discussions intellectuelles, et il se dirige vers le jeu sportif auquel jouent les Woons et les Feélings. Il les observe brièvement afin d’en comprendre les règles du jeu. Avec nostalgie, il laisse ses souvenirs errer vers de lointains combats juggeurs à Xuan Tsaroth.

 

Une fois la conversation finie, Trent retourne au camp pour faire un apprentissage de sort : assaut mental.

Loki et Corina reviennent aussi à leur bloc, après avoir échangé quelques mots avec Gmurk, et mettent un plan au point pour faire venir le Boréal avec eux ...

 

... Ressortant de leur bâtiment, Corina s’approche d’un garde Darken, posté près du grillage. Elle lui donne son argent (collier et broches) histoire de l’amadouer, puis lui demande s’il pourrait faire venir son compagnon Boréal enfermé au baraquement D dans son propre baraquement, en échange de quoi elle promettrait de lui donner le nom du gagnant d’un combat de Woons, à venir dans les prochaines heures, sur lequel il pourra parier.

S’il perd, il aura perdu l’argent d’une autre, qu’elle vient de lui donner. S’il gagne, il aura multiplié sa mise sans risquer son fric. Il sera gagnant dans tous les cas, et se faisant implorante, minaudant, Corina lui demande juste en échange, de transférer un prisonnier, ce dont il n’a rien à foutre.

Le garde prend l’argent discrètement et accepte. Corina lui montre discrètement Gmurk, baillant béatement aux corneilles dans la cour, d’un air con. Le Darken demande à Corina que Gmurk combatte Zonga, le chef des Woons de l’équipe de rugball. Et il lui promet le transfert du Boréal le soir même si ça marche.

Corina rejoint Gmurk, qui va proposer à Zonga un championnat de lutte. Le chef Woon accepte et appelle donc plusieurs autres Woons. Loki part prévenir le chef des Mélodiens s’il veut parier aussi et se faire de l’argent facile. La curiosité de tous, gardes y compris, se tourne alors vers la cour de récréation.

Le tournoi de lutte commence. Gmurk enchaîne plusieurs combats à main nue contre d’autres Woons, dont il ne sort victorieux qu’in extremis. Combattant expérimenté, il utilise ses talents de comédien débile pour faire croire que ses victoires tiennent plus d’un chanceux hasard que de réelles aptitudes guerrières. Il assure cette partie pour faire monter sa cote de popularité et faire grimper les paris contre lui, avantageant ainsi le gardien soudoyé et le Mélodien.

De son côté, Zonga se débarrasse de ses adversaires les uns après les autres et se retrouve bientôt en finale contre Gmurk. Après quelques minutes d’esquive mutuelle entre combattants, Gmurk réussit soudain à immobiliser son adversaire au sol, alors que le décompte commence.

Gmurk maintient sa prise sans problème, faisant mine de lutter de toutes ses forces, et gagne sans souci. Il fait mine d’être surpris par cette victoire ‘inattendue’ et congratule son adversaire, le félicitant d’être un si bon combattant.

Plus loin, le gardien soudoyé par Corina a un énorme sourire ravi jusqu’aux oreilles et récupère sa mise de façon discrète auprès des autres gardiens.

Dans la cour, Gmurk se prend au jeu avec son adversaire et continue quelques joutes supplémentaires. Mais Zonga, peut-être perturbé d’avoir perdu la première manche, perd ses moyens et se révèle pour la suite un gros looser, car il perd toutes les joutes face au miiwanien... vraiment trop fort ce Gmurk...

La fin de la récréation arrive. Regagnant le baraquement D, Bélios passe devant eux pour leur demander si leur affaire avance, et ils le rassurent tout de suite en lui certifiant que le transfert se fera sûrement avant la fin de la soirée.

 

Ils sont ensuite amenés vers le réfectoire et constatent que les prisonniers du camp A sont effectivement beaucoup moins nombreux qu’à leur arrivée. En passant près de l’infirmerie, ils parviennent même à entendre un peu plus de cris qui sortent du sous-sol. Ils continuent leurs petits trafics pendant le repas, et Gmurk réussit à piquer un autre plateau et un autre bol. Ils s’aspergent au maximum lors de la vaisselle pour récupérer l’eau.

Loki commence a s’intéresser un peu plus à Ssslith, le cuisinier Ygwan. Celui-ci se revèle être en effet très fin observateur, il surveille tout le monde d’un œil, et a bien vu leurs petits trafics même s’il n’en a rien dit. L’Ygwan demande à Loki de l’aider à porter des plateaux dans l’arrière-salle ; Loki s’y attelle et, les bras chargés de plateaux plus ou moins bien lavés, le suit dans la pièce à l’arrière. Loki y remarque une étagère couverte de petites fioles ; il traîne un peu et Ssslith, le voyant hésitant, se rapproche de lui pour le rassurer, en lui disant que ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Il lui offre même discrètement l’une de ses petites fioles, contenant une drogue qui l’aidera soi-disant à surmonter tous les problèmes et à supporter les épreuves à venir ... !. En la reniflant, il reconnaît la même odeur que celle se dégageant plus subtilement du ragoût.

Ils sont ensuite tous ramenés à la partie récréation pour y subir une nouvelle heure de sermon. Tous font mine de rabaisser leurs épaules comme des êtres soumis. Ils regagnent ensuite leur quartier pour sept heures de repos. Trent et Gmurk méditent et se reposent. Corina se fait un vrai repas avec l’aide d’un bol, d’une ration, d’eau récupérée et chauffée par son petit mogwaï.

La porte du baraquement s’ouvre brusquement, laissant voir la silhouette d’un Darken.

Le garde soudoyé par Corina se présente comme procédant au déplacement d’un prisonnier, le dénommé Bélios. Il pousse d’ailleurs violemment le Boréal à l’intérieur avant de refermer la porte d’un geste brusque. Gmurk fait les présentations. Trent propose à Belios de méditer avec lui ; ce-dernier accepte et explique à Trent qu’il peut apprendre les talents des gens qu’il rencontre simplement en les touchant, et si bien sûr ceux-ci sont consentants. Une manière d’utiliser le Shaan, le pouvoir d’Echange. Tout fébrile, Trent accepte, et Bélios rentre en concentration, posant sa main sur le crâne du méga Nomoï. Gmurk l’imite et touche lui aussi la tête de Bélios, avant de se remettre dans sa transe.

Les pouvoirs du Shaan sont accessibles dès lors que l’on a accepté une certaine philosophie, tout comme les pouvoirs des Héossiens sont liés aux croyances qu’ils embrassent.

 

Plusieurs heures passent ainsi.

Puis vient l’heure du repas. A table !

Suivi d’un nouveau sermon. Au sujet d’Altaïr, Homme-Dieu de la Technologie, une sorte d’homme machine.

Puis le moment des corvées ! ...

Gmurk va vider les poubelles autour de l’infirmerie, bientôt rejoint par Loki. Corina est conduite au centre administratif, tandis que Trent est envoyé nettoyer le mess et l’infirmerie du personnel.

Gmurk et Loki entendent plus précisément les cris de prisonniers torturés venant du sous-sol, alors qu’ils travaillent autour de l’infirmerie. Gmurk tente une conversation avec un garde chiourme pour en savoir plus, mais n’apprend rien de précis. Le garde reste évasif.

Les deux compagnons fouillent la zone dans l’espoir de découvrir quelque chose d’intéressant. Mais Gmurk a trop bien balayé et du coup, keud !!! Ils repèrent un système de sécurité renforcé autour de l’infirmerie, genre détection de mouvement ... A travers les vitres sales et grillagées, ils reconnaissent un cabinet médical standard tech 5, et devinent que le mur du fond doit abriter un passage vers le sous-sol. Gmurk chourre un bout d’os et un morceau de gras dans une poubelle. En revenant à leur quartier, Loki remarque une activité plus qu’anormale autour de la centrale énergétique.

 

Pendant ce temps, Corina est donc amenée dans le bâtiment administratif ; elle doit préparer une chambre pour un invité de marque du directeur, qui arriverait le lendemain. Elle s’acquitte de sa tâche sans chercher à en faire plus. Lorsqu’elle quitte le bâtiment administratif, elle ne peut rater elle aussi l’activité anormale autour de la centrale électrique. De nombreux ouvriers semblent sur les dents, exhortés par un Karl Steinberg tendu. En passant près d’eux, la jeune femme tente de se renseigner, mais elle est renvoyée dans ses 22 par un garde.

De son côté, Trent ‘conchite’ dans le mess, il glandouille et bricole de ci de là, faisant mine de vaquer à ses taches ménagères. Alors que le jour décroît, aucune lumière ne s’allume, et il doit terminer son ménage à la faible lueur du soleil couchant.

A priori, il n’y a plus d’électricité ! ...

... Une même pensée traverse alors nos amis prisonniers : Doivent-ils saisir cette opportunité ?

Sous bonne garde, ils sont finalement tous réintégrés dans leur quartier ; les gardes, sur les miradors, semblent sur les dents.

Les quatre mégas décident immédiatement de tenir conseil avec le Shaani, sous la protection de l’obscurité. Alors que la nuit tombe sur la toundra et le camp 137, et que les autres prisonniers s’endorment, les mégas réalisent avec stupeur que l’électricité n’a pas été rétablie et qu’il n’y a plus de lumière sur l’ensemble du campement.

La centrale électrique est H.S ! ...

Profitant que leurs compagnons de cellule sont endormis, le groupe sort à l’extérieur avec Bélios. Ils se planquent entre les quatre bâtisses, hors de vue des miradors, de toute façon plongés dans le noir.

 

Les mégas racontent alors la vérité sur leur nature et leurs identités au Boréal stupéfait.

Sous l’insistance de Gmurk (sans doute influencé par la ‘balance cosmique’), ils balancent alors tout à Bélios, lui racontant qui ils sont et lui expliquant qu’ils avaient été envoyés sur Héos pour comprendre ce qu’est le Shaan !

Echange d’informations sur le Shaan, ce que peut être le Bien, le Mal, sur la motivation et les valeurs des mégas, ... Gmurk lui parle des Tyggs, et du Réservoir des Symboles qui influence des peuples entiers à une échelle planétaire, comme ici sur Héos. Etonnement de Bélios que des êtres minéraux puissent être conscients à ce point (même si les pierres elles même ont une essence) et devant cette magie inconnue que posséderait ces mégas.

Bien évidemment, devant le débit et les borborygmes du tromo, le Boréal a du mal à tout comprendre, mais, finalement convaincu de la sincérité et des intentions louables de ses interlocuteurs, il leur explique que le Shaan vient d’un état naturel présent dans chaque être, lié aux élémentaires et à la nature, etc ... etc ...

Nos compagnons ne comprennent pas tout non plus aux explications philosophiques du mage ; mais l’important est que Bélios n’est pas réfractaire à l’idée de leur enseigner la magie shaaniste. Le but même de leur mission !