Dans la jungle du Cercle d’Emeraude :

 

Deux heures avant l’aube, le groupe se met en route. Sur le premier lama, Corina et Trent, serré contre sa croupe. Vient ensuite le second lama, qui porte le matos. Enfin Gmurk fermant la marche.

 

Traversée de la jungle jusqu’au cratère sans problème.

Le fleuve Oblium se déverse en chutes somptueuses dans le cercle d’émeraude.

Ses sinuosités se perdent ensuite dans la jungle.

Le fracas de la cascade est assourdissant, mais le décor a une beauté indéniable.

Arrivé au cratère, Trent, lui, chie dans son froc. A pic de 70 à 90 mètres de haut à descendre en varap. Gmurk piste des traces amenant à un promontoire rocheux, point le plus facile pour descendre jusqu’à la corniche en dessous. Ils libèrent deux lamas.

Corina bande les yeux du lama restant qui porte le matos, et le calme.

 

Trent et Gmurk descendent Corina sur la corniche plus bas à 15 mètres sans encombres.

Le soleil se lève pour révéler la jungle luxuriante du « Cercle d’Emeraude », 60 km de diamètre, ainsi qu’un point lumineux vers son centre.

Trent et Gmurk réussissent à descendre le lama, Corina le réceptionne et le maîtrise.

Gmurk bande les yeux de Trent, puis le descend, avant de faire passer l’autre moitié de corde pour l’utiliser et les rejoindre sur la corniche plus bas grâce au contrepoids effectué avec Corina, Trent et le lama.

Mais l’avancée est gênée par l’arrivée des cuauhtlis (aigles) qui les attaquent. Trent tente de jeter une lance vers l’un deux, mais rate, Corina lance une dague-shuriken, décapite l’un deux et récupère également son arme. Gmurk s’occupe de l’autre, mais en vain, il ne réussit qu’à le blesser. Corina réussit à l’achever mais sans récupérer son arme. Ils continuent leur progression pour atteindre la corniche suivante à 4 mètres. Sans trop de difficulté. Corniche suivante à 12 mètres. Même tactique, mais avec un peu plus de mal. Puis corniche à 19 mètres passée sans souci, opération durant laquelle Gmurk, fatigué, lâche le lama qui est sauvé par Trent de façon extraordinaire. Ne restent plus qu’une vingtaine de mètres. Pas de problème pour Corina, mais les choses se corsent pour le lama. Fatigué, Gmurk ne réussit pas à le retenir, Trent se révèle inefficace, et le lama tombe dans le vide. In extremis, Gmurk réussit à faire faire un mouvement de balancier à la corde, projetant le lama dans l’eau du fleuve en bas de la cascade. Corina plonge le sauver, parvient à retrouver sa dague plantée dans le corps de l’oiseau mort tombé dans la végétation et renvoie la corde attachée à la dague aux deux nigauds sur la corniche. Gmurk fait descendre Trent, puis les rejoint. Ouf, vivants. Quelle idée de s’encombrer d’un lama si lourd, pour porter des provisions dont-ils n’ont pas besoin se dit Gmurk, qui a son sac à dos rempli des vivres du Pirate de l’Espace.

Soulagé, Trent contemple la falaise, beaucoup plus amicale vue d’en bas.

Le spectacle est impressionnant, les arbres de la jungle masquent l’horizon de leurs crinières ondoyantes (certains dépassant les 100 mètres de haut).

Pourtant, Trent n’ose regarder ce qui l’attend à présent. La jungle. Il lui tourne le dos et se concentre sur son sort pour localiser Chantico. Lequel continue d’avancer dans la jungle, mais avec moins de personnes autour de lui et plus avancé dans la jungle que la localisation de Quetzacoatl. ?!? Que se passe-t-il ?

 

Ils grignotent leurs provisions, en gardent un peu (en plus des vivres du whog-shrog) pour la route et laisse le reste dans un baluchon suspendu à un arbre. Trent et Corina déchargent le lama et grimpent dessus. Gmurk progresse à pied à côté, en courant. Le ruisseau est impraticable, c’est plutôt un marécage qu’un fleuve. Ils s’enfoncent donc dans la jungle, en suivant la piste d’arbres déracinés laissée par Chantico.

Soudain, Gmurk et Trent croient apercevoir quelques vagues silhouettes verdâtres, simiesques ou humanoïdes, les suivant dans les frondaisons. Corina stoppe le lama et appelle en olmèque « Amis, amis ! » Trent secoue la tête, dépité. Gmurk s’arrête près d’un tronc. Rien ne se passe. Ils reprennent leur route, sans que ne cesse leur sensation d’être épiés.

 

Au bout de deux heures, ils tombent sur une clairière, qui n’est pas naturelle. Celle-ci est entretenue et les arbres coupés tout autour. La carcasse d’un gros bateau est échouée au bout milieu de la clairière, visiblement depuis longtemps car recouverte de mousse… Le type du bateau ne rappelle pas le style olmèque mais semble plus évolué. Un trou à sa base, comme une entrée, ainsi que des pieux, révèle que ce bateau sert d’habitation à quelqu’un. Ou quelque chose.

Corina se motive, et perçoit la présence d’un être à faible résistance au transfert mais protégé mentalement par quelque chose de surnaturel. Il s’agirait de l’antre d’un être solitaire, un peu déséquilibré. Corina descend du lama, Trent tient les rênes tout en partant chier dans les buissons. Corina met quelques victuailles dans une feuille. Elle s’approche comme en offrande, accompagnée de Gmurk qui, à l’aide d’un bout de tissu et d‘un bout de branche, confectionne un pseudo drapeau blanc. Ils s’avancent… et entendent alors une voix. Humaine, masculine, assez vieille. Parlant apparemment tout seul. « Saleté, je t’aurais, allez viens, je sais que tu as faim, prends le petit scarabée, tu finiras dans ma poêle, hé hé » Ils aperçoivent un vieillard, accroupi près d’un petit ruisseau, occupé à pêcher et concentré sur son hameçon. Il ne les a visiblement pas entendu.

 

Ses vêtements ressemblent à des hayons de burne de moine médiéval, pas à des vêtements olmèques. Il parle tout seul, en olmèque. Et il a une jambe de bois.

Gmurk jette un coup d’œil à Corina, et lance « Salutations vieillard ». Celui-ci sursaute. « Encore des visiteurs ? Personne depuis si longtemps, et là, des voyageurs coup sur coup ». « Un peu de réconfort » lui lance Corina, en lui tendant les galettes. Il se jette dessus et, tout en dévisageant Corina, se goinfre des galettes.

Corina lui dit qu’ils recherchent l’équipe passée avant pour leur transmettre un message. Il se nomme Etanaüs. Il raconte sa rencontre avec les précédents voyageurs. Il explique la présence des êtres qui les suivaient qui sont des protecteurs de la nature, les silliades. Il prétend vivre en ermite dans ce bateau qui est pour lui un mystère, il ne sait pas comment il est arrivé là. Il était un ancien explorateur avide de trésor sans jamais en trouver. Mais Gmurk décèle une grande part de mensonge et il a un comportement étrange. Il sort de ses gonds quand Trent l’interroge sur les montagnes. Il y a de la terre noire qui apporte la mort. Il joue la comédie et se trahit par le langage. Il connaît le bétasorvent et arrête de jouer de suite la comédie il prétend être protégé par un collier en or contre un ennemi qui voit tout et ne dort que d’un œil. Il veut rentrer chez lui.

A force de lui triturer les méninges, il nous apprend qu’il vient de la planète Rholf non encore intégrée dans l’AG et sujette à une expérimentation tygg. Il était simple marin sur le navire quand un vortex l’a aspiré, d’autres engins se trouvaient dans le même puit. Les gens de la cité l’ont chassé ?????? Etrange, la cité est en ruine depuis beaucoup plus longtemps que cela, on nage en plein paradoxe spatio-temporel. Les anciens habitants de Telkamol auraient créé un vortex pour attirer des prisonniers en vue d’être sacrifiés pour apaiser ketzalcoatl.

 

Il débite pipeau sur pipeau. Gmurk s’énerve et le menace. L’homme se saisit de son collier et commence à marmonner. Il semble appeler son Maître. Gmurk le frappe au bras…d’un coup qui pourrait lui arracher le bras, quel bourrin ce Gmurk. Mais en fait, il retient son coup et cherche à le rendre inconscient. Réussi, Trent le fouille, ne trouve rien de probant. Gmurk fouille le bateau et trouve un journal en peau (humaine ?) où sont couchés des lignes de textes en olmèque, l’encre est rouge… Rouge sang. Le contenu parle d’immortalité et de longévité, il y est décrit un sort dont un ingrédient est une plume de Ketzalcoalt. Trent examine le grimoire, la contrepartie nécessaire à l’obtention de la plume induit une soumission au tygg, il s’agit bien de magie noire.

 

Désirant d’en savoir plus Corina tente le transfert, mais Ketzalcoatl l’a protégé, donc pour faciliter la tâche Trent lui fait respirer des encens hallucinogènes. Corina abat la barrière mentale du rescapé. Ethanaüs est chargé de diriger les aventuriers vers Ketzalcoatl afin qu’il en dispose comme bon lui semble.

On décide de quitter le campement de fortune. Gmurk confectionne trois bracelets en or.

 

Les héros avancent pendant presque une heure dans la forêt. Corina, dans le corps du vieux, est juchée sur le lama avec Trent, tandis que Gmurk porte son corps attaché dans son dos par-dessus son sac.

Corina profite de leur avancée pour faire des réminiscences.

 

REMINISCENCES :

Etanahüs est bien un résident de l’AG, membre d’équipage d’un bateau téléporté depuis la planète Rholf jusqu’au cercle d’émeraude. Les prêtres olmèques de Telkamol (à la description ressemblant à des ancêtres des cénobites) voulaient soustraire les leurs des sacrifices imposés par Ketzacolatl en invoquant des étrangers.

Mais cette pratique a mis en rage le dieu tygg qui a alors massacré ses fidèles.

Etanahüs a profité du massacre pour s’évader, mais une fois devant le tygg celui-ci lui a lancé sont pouvoir de pétrification (il en a perdu sa jambe), mais il est parvenu in extremis à appitoyer le tygg en lui promettant de se soumettre à sa volonté.

Ketzacolatl lui a accordé de plein grès une plume afin qu’un prêtre de Telkamol lui apporte vie éternelle, toutefois il ne peut sortir du cercle d’émeraude quittant ainsi l’influence du tygg et les bénéfices du sort (il tomberait alors en poussière).

Comme le serviteur d’un vampire, il fait en sorte de diriger les pilleurs de trésors vers Telkamol pour que Ketzacolatl les consomme. Le tygg aurait besoin de sang pour survivre.

Si il n’y a pas d’aventurier, il doit s’arranger pour que les silliades apportent des offrandes.

 

Corina décide de se rétro-transférer dans son propre corps. Mais le groupe hésite. Que faire du vieux qui, lorsqu’il reviendra à lui, risque de leur porter préjudice en prévenant Quetzcoatl par son esprit et en déclenchant l’alerte ? Gmurk se demande si le tuer ne serait pas la meilleure solution. Il pose la question à voix haute aux deux mégas, espérant un avis.

Les discussions vont bon train, les théories fumeuses fusent.

Soudain, Corina se retourne vers Gmurk pour lui demander son avis sur l’intervention tygg à Rholf. Gmurk la rabroue aussitôt sèchement. Comment le saurait-il, lui, un barbare mutant miiwanien, perdu dans l’espace et le temps !?! Mais en voyant sa compagne d’aventure lui lancer un regard d’incompréhension avant de baisser les yeux, à la fois étonnée et blessée de sa réaction, Gmurk réalise alors combien les deux mégas le considèrent comme un membre à part entière de l’équipe, et pas juste comme leur « garde-du-corps », le gros-bras guerrier bien utile dans les combats, comme il le pensait au fond de lui. Ils lui posent des questions intellectuelles et stratégiques ; ils demandent, écoutent et parfois même suivent son avis ... Gmurk est ému et se sent touché, oubliant soudain le sentiment d’infériorité qui lui effleurait parfois l’esprit depuis sa collaboration avec les mégas…

Et si on le droguait ? Corina cherche des plantes qu’elle pourrait reconnaître, qui pourraient pour un certain temps lui faire perdre la mémoire, mais sans succès. Gmurk, apprenant ce qu’elle cherche à faire, décide de lui filer un coup de main… et réussit à repérer de la mousse et une plante grimpante dont les feuilles écrasées, mélangées à la mousse, pourraient faire une telle décoction.

Tandis que Gmurk est tout à sa concentration à rechercher les plantes adéquates, Trent réalise alors que depuis qu’ils se sont arrêtés, des silliades les encerclent. Deux devant, trois de chaque côté, un derrière. Corina regagne son corps, que Gmurk a posé sur le sol, et celui du vieux manque tomber du lama lorsque celui-ci reprend conscience. Gmurk se précipite pour le frapper mais, in extremis, ses amis le préviennent du danger potentiel des silliades, alliés du vieil ermite. Il retient donc son direct et, en jouant la comédie, fait mine de soigner celui-ci, tout en l’étranglant à moitié pour qu’il (re)perde conscience.

Corina, elle, s’avance vers le silliade derrière eux, qui a sauté sur le sol en montrant les crocs. La créature verte simiesque cherche à l’intimider en poussant des jappements suraigus et en sautant de droite et gauche. Corina parvient à calmer la créature qui leur lance des cris gutturaux dans lesquels elle reconnaît quelques bribes d’olmèque. Elle parvient à lui faire croire que Gmurk est un allié qui s’occupe de soigner leur ami.

Méfiante, la créature cherche à se rapprocher de Gmurk et du corps inconscient. Mais elle hérisse le poil et grogne tandis qu’elle approche de Gmurk, car Trent est à proximité. Celui-ci en effet, devant la menace, se concentre sur ses pouvoirs mégas, prêt à créer un ectoplasme pour les effrayer. Et comme depuis son arrivée sur la planète, cette concentration fait ressortir son animalité, allongeant ses ongles, révulsant ses yeux, le métamorphosant en jaguar… ce qui semble effrayer au plus haut point le silliade.

Trent s’exécute et prend ses distances en s‘éloignant vers les arbres, se retrouvant éloigné de ses deux compagnons et proches, trop proches, de deux autres créatures descendues au sol. Il se retourne pour les surveiller.

La créature à côté de Corina, qui semble être le chef, s’approche alors de Gmurk qui pratique alors, tout en lui caressant la tête d’un geste rassurant, des premiers soins sur les blessures du vieux, côtes enfoncées et bras fracturé. Le silliade semblant rassurer par l’attitude apparemment amicale et rassurante de Gmurk, celui-ci fait alors boire la mixture végétale au vieux qui s’étrangle en buvant et en recouvrant ses esprits, agité de mouvements convulsifs. Corina se précipite pour aider Gmurk à ‘soigner’ le vieil ermite puis, dès que celui-ci semble aller mieux, s’écarte. Gmurk pousse alors l’ermite vers le silliade qui s’en empare, bondit prestement sur une branche à proximité et disparaît dans les frondaisons. Bientôt imité par ses congénères.

Trent arrête alors sa motivation inutile, l’affrontement ayant été évité diplomatiquement, et ils reprennent la route.

Bientôt cependant, le tonnerre éclate, et une pluie drue tombe sur la jungle, coulant le long des arbres. Mais ils sont protégés par le toit de feuillage. En une dizaine de minutes, la terre devient une bouillabaisse marécageuse. La température chute énormément, le lama s’excite. Corina force le lama à avancer, de nombreux animaux fuient dans les broussailles. Le chemin de terre se transforme en torrent de boue sous la pluie torrentielle.

A la tarzan, Gmurk qui voit la boue atteindre sa taille, gagne les arbres tout proches et y grimpe, pour avancer d’arbre en arbre, de liane en liane, sautant entre les branches.

 

Au bout d’une demi-heure, la pluie s’arrête aussi soudainement qu’elle a commencé, laissant derrière elle nos héros tout crottés et de la gadoue partout. Gmurk redescend sur terre et rejoint ses compagnons, qui contemplent un totem/golem en métal érigé sur leur chemin, les joyaux dont il était serti ont disparu. Régulièrement, deux par kilomètres, ils tombent sur des totems similaires représentant les anciens dieux des cultes olmèques. Puis apparaissent des vestiges de dallage, les menant vers l’Eldorado.