La Fin de la Horde Sauvage :

 

Une fois réunie à l’extérieur du village, la meute des Wendigos s’éloigne rapidement dans la nuit pour regagner leurs tanières dans les collines.

Le temps presse. Gmurk sait qu’à l’aube, s’il n’est pas là, les villageois vont entasser les cadavres dans le puits et y mettre le feu, sans porter secours ni même se préoccuper du sort de Joana et Steevy. Mais il sait aussi que ses propres amis étaient partis chercher les corps des mégas cristallisés dans les cavernes de ces mêmes Wendigos, sensés en être absents toute la nuit, occupés à terrifier le village banshee. Hors, voilà que suite à leur défaite, ils étaient en train de regagner précipitamment leurs grottes au beau milieu de la nuit, risquant d’y surprendre ses compagnons !

En lévitant derrière eux à bonne distance, histoire d’échapper au flair des hommes-loups et aux sonars des chauves-souris, Gmurk décide donc de les suivre, laissant les corps de Steevy et Joana au fonds du puits pour le moment.

Une fois parvenue aux collines, la meute se sépare en plusieurs groupes. Gmurk décide de suivre celui des chauves-souris, qui lui semblent être les plus évoluées des monstres et qui, par nature, devraient habiter dans les cavernes les plus profondes.

Distinguant au loin de faibles lueurs dans les hauteurs, Gmurk accélère et, précédant les créatures de peu, arrive à leur antre.

Là, éclairée par quelques lanternes, il tombe sur Sœur Marie-Thérèse, occupée à traîner péniblement un corps cristallisé sur le sol à l’entrée de la caverne. Celle-ci lui apprend qu’ils ont tous perdu la mémoire, et que Tennessee était même toute nue et a dû se revêtir d’une de ses propres robes de religieuse.

Une lettre qu’elle s’est écrite à elle-même leur recommande de poursuivre l’extraction de ces corps cristallisés, qui représentent certainement un véritable fortune, mais des radiations ou une malédiction pèse sur ces cavernes, leur effaçant la mémoire.

Les autres doivent être à leur carriole, planquée dans les bosquets à proximité, occupés à y charger les corps cristallisés que viennent d’emporter Alan et le Doc.

Gmurk lui explique rapidement que lui n’a pas pour le moment été affecté et qu’il se souvient de tout. Mais qu’avant tout, un danger imminent les guette et que le temps presse avant que les créatures monstrueuses habitant ces cavernes n’arrivent.

L’enjoignant à regagner au plus vite le charriot et d’y rester planquée avec les autres, il regroupe précipitamment les lanternes dans un coin au fonds de la caverne, histoire d’y attirer les créatures. Il repère encore quelques corps cristallisés disséminés ça et là, ainsi qu’un canon à ultra-sons et deux tronçonneuses-laser posés par terre. Puis il se dissimule dans l’obscurité, se plaquant immobile contre le plafond de la grotte en lévitant, près de l’entrée.

Au bout de quelques minutes, une douzaine de Wendigos chauve-souris arrivent à la caverne.

Distinguant au fonds de leur repère la lueur des lanternes, ils se précipitent à l’intérieur immédiatement, crocs et griffes dehors, passant sous Gmurk sans le repérer.

La quasi-totalité des monstres sont à présents à l’intérieur, et le piège semble marcher à la perfection, quand soudain, l’un des derniers monstres détecte Gmurk !

Aussitôt, des rafales de laser strient l’obscurité de la grotte, des grognements de rage bestiale et des hurlements de douleur résonnent dans les profondeurs, tandis que Gmurk, éclairé par ses tirs, hache menu la plupart des chauves-souris géantes.

Mais il se retrouve bientôt à cours de munitions. Délaissant sa mitrailleuse-aser désormais inutile, il dégaine sa Snakehester et poursuit son massacre, à grands coups de shot-gun et de fusil-à-buffles.

Soudain, la lueur des lanternes qui éclairaient faiblement la caverne s’éteint à son tour, tandis que les Wendigos furieux balaient celles-ci de leurs griffes acérées. Se retrouvant dans l’obscurité la plus totale, Gmurk recule jusqu’à l’entrée de la grotte. Se postant arme en main devant l’ouverture, il est rejoint par Alan et le Doc, accourant armes en main pour lui prêter main forte.

A l’intérieur, ils entendent un important raffut, tandis que les trois Wendigos survivants, tirant et poussant les cadavres de leurs congénères et les corps cristallisés disséminés dans la mine, érigent une sorte de barricade à l’entrée de leur repère.

Craignant que la situation ne s’éternise trop longtemps ou que les créatures attaquent, mettant ses compagnons en danger, Gmurk décide le tout pour le tout. Ordonnant à ses deux frères de le couvrir et de tirer sur tout ce qui sortirait de la grotte, il range l’arme dans son dos et se met soudain à courir, bondissant par-dessus la barricade.

Une fois à l’intérieur, où règne le noir le plus complet, se fiant à son instinct et à sa mémoire, Gmurk lévite rapidement jusqu’au fond de la caverne, pourchassé par deux Wendigos. Arrivé au bout, Gmurk commence immédiatement à tâtonner sur le sol autour de lui, alors que les deux monstres sont bientôt sur lui. Brusquement, sa main touche l’objet tant recherché dans l’obscurité. L’objet qu’il avait apprécié à sa juste valeur sur Yaloris. Une tronçonneuse-laser.

L’attrapant à bout de bras, Gmurk allume illico la lame laser, qui se met à danser un mortel ballet autour des deux créatures. En quelques minutes, le combat est terminé, les morceaux des deux monstres éparpillés aux quatre coins de la grotte. Au-dehors, les coups de feu qui avait suivi son entrée ont cessé ; Alan et Doc ont dû venir à bout de la troisième bête.

Gmurk ressort de la caverne, et ils se félicitent mutuellement. Les deux banshees ont un frisson d’horreur en voyant de plus près le corps du Wendigo, repensant rétrospectivement à ce qui serait arrivé si la bête avait réussi à les atteindre. Le Doc a un sacré mal de crâne, et accuse Alan de l’avoir soigné à coups de whisky... ce qui n’est pas vraiment faux. Tous trois regagnent la carriole.

Là, Gmurk réussit à les convaincre de ramasser les corps cristallisés restants, puis de retourner à Hobb’s End, bien que la lettre de Soeur Marie-Thérèse lui conseille le contraire. Gmurk leur explique que la raison principale pour ne pas retourner au village banshee était la menace des Wendigos, qu’il vient d’anéantir grâce aux sortilèges d’un shaman anouk ...

Bien qu’elle soit tirée par les chevaux mécaniques, la carriole, trop lourdement chargée de corps cristallisés, avance très lentement. Marchant à ses côtés, Gmurk escorte ses compagnons jusqu’en bas des collines, histoire d’être sûr qu’ils ne soient pas attaqués en chemin par d’autres Wendigos. Puis, prétextant de devoir rentrer au plus vite au village d’Hobb’s End, il part en courant, s’éloignant dans la prairie. Une fois à bonne distance, et faisant mine de continuer de courir, il lévite légèrement et accélère son allure.