Combattants et Survivants :

 

Dans la salle d’ordinateurs, plutôt que de suivre ses deux compagnons, Félicia prend plutôt la porte de gauche et tombe également sur un couloir circulaire. Gmurk préfère l’accompagner en cas de danger, et lui emboîte le pas en ronchonnant.

Félicia s’engage dans le couloir et se jette brusquement en arrière, heurtant Gmurk. Son intuition féminine l’a sauvée, car une énorme masse cartilagineuse s’écrase contre le mur à l’endroit où elle se trouvait.

Il s’agit du fouet d’une araignée géante qui se dresse devant elle, un tankcrabe menaçant et agressif. Félicia, qui a la phobie des araignées, panique et sa peur se transforme en une crise de folie berséker ! En hurlant comme une hystérique, elle se jette sur le tankcrabe, armée de son pied-de-chaise !

 

En poussant un soupir, Gmurk bondit immédiatement sur l’animal lui aussi, afin de protéger l’archéologue et d’attirer sur lui les foudres du tankcrabe. Dire que sans l’attaque folle furieuse de Félicia, il aurait pu lancer son sortilège magique woon calmant les animaux agressifs …

 

Le tankcrabe se met à abattre à un rythme régulier ses boules en os sur Félicia, qui se dresse face à elle en évitant ses attaques, tandis que Gmurk lévite promptement au dessus de la créature cuirassée en l’attaquant de son pied-de-chaise et de sa lance. Un coup violent atteint soudain l’archéologue à la main, mais celle-ci ne lâche pas son arme.

 

Au bout de quelques rounds, durant lesquels Gmurk n’inflige que de légères blessures à l’animal en évitant facilement ses crachats de gaz nocif, celui-ci porte soudain un coup phénoménal droit sur la tête de Félicia. L’archéologue esquive magnifiquement l’attaque et, d’un roulé-boulé, se retrouve dans le dos de l’animal.

Gmurk a planté fermement son harpon dans le corps du monstre et triture son arme. Il s’y agrippe et, profitant de l’esquive de Félicia, il réussit à trancher l’un des deux fouets tout en assénant un coup de masse dans le cul du tankcrabe … qui s’écroule, inconscient ! Gmurk l’achève. Mais le guerrier ayant vaincu la créature sans arme technologique, Valir-IV ne ressent pas cette mort comme une agression.

Alertés par les cris de l’archéologue et les bruits de combat, Corina et Loki arrivent en courant et découvrent Gmurk en train de gesticuler débilement dans une petit dansouille sur le cadavre, tandis que derrière lui, les yeux injectés de sang et la bave aux lèvres, Félicia en état de choc continue de taper à coups réguliers sur le corps sans vie du monstre.

 

Loki tente de calmer l’archéologue hystérique, mais en vain. Corina, tout en prévenant Gmurk de la possibilité d’une deuxième créature, se rapproche et apaise la jeune femme. Félicia reprend ses esprits, sa main encore endolorie par l’un des coups de la bestiole.

 

Le petit félin bleu se jette sur le corps sans vie pour se nourrir.

 

D’un sifflement, Corina rappelle le jeune animal pour qu’il l’accompagne ; celui-ci arrache un lambeau de chair et la suit, tandis qu’ils repartent tous ensemble vers le Nord en direction de la présence captée par Corina.

 

Ils empruntent le couloir central. Ils évitent l’entrée principale de la base, grande ouverte sur leur gauche et envahie de lianes, de racines et de branches à l’air menaçant.

 

En se contorsionnant, Loki atteint une porte à double-battant sur leur droite mais, au moment où il cherche à l’ouvrir en force à coups d’épaule, il aperçoit une liane menaçante se glissant vers lui au plafond, et il se sauve en courant jusqu’au bout du couloir.

 

Corina qui le suit ouvre la porte en jetant un nouveau choc électrique et se glisse prestement dans l’ouverture. Félicia esquive le tentacule végétal avant qu’il ne la saisisse et se faufile derrière Corina par la porte entrouverte. Elles se retrouvent toutes deux dans un grand couloir.

 

Gmurk les suit en lévitant mais, tel un éléphant dans un étroit magasin de porcelaine, il n’est pas très discret et les tentacules végétales se referment soudain sur lui comme un piège.

 

Gmurk esquive l’attaque en accélérant sa vitesse de vol et en repoussant d’un coup de poing une liane menaçante. Rejoignant Loki au bout du couloir, il se retourne et fait alors des grimaces vers la plante en imitant une poule et en lui tirant la langue !?!

Loki ne peut retenir un sourire indulgent devant les pitreries de son camarade, bien incongrues dans une pareille situation.

Loki ouvre la porte qui s’ouvre en grinçant, et il découvre dans la pièce suivante un canon à particules entouré d’électro-aimants, en phase d’assemblage.

Jetant un bref coup d’œil dans la pièce, Loki ne s’attarde pas et gagne la porte s’ouvrant dans le mur opposé, suivi par Gmurk.

Tout en avançant, ils débattent de leur avis respectifs et divergents de l’attitude à avoir quant aux Tyggs. Si Loki est fermement persuadé qu’il faille désormais communiquer et négocier avec eux plutôt que de les exploser à vue, Gmurk reste persuadé que pour négocier avec eux, il faille d’abord s’en faire respecter. En leur démontrant que les mégas et leurs alliés prisonniers-du-temps n’étaient pas de simples insectes, mais des ennemis puissants pouvant leur porter de graves préjudices. Les Tyggs étaient après tout une race guerrière, soumise à une hiérarchie militaire, ils devaient d’abord craindre leur adversaire avant d’envisager une négociation.

 

Corina et Félicia, elles, s’avancent dans ce nouveau couloir le long duquel s’ouvre un alignement de chambres. Dans la première chambre, Corina voit un lit, sur lequel une masse informe est dissimulée sous une couverture, une armoire avec des vêtements, et une petite mallette métallique au milieu.

 

Se fiant à l’instinct animal de son jeune félin pour la prévenir de dangers éventuels, Corina décide de ne pas entrer dans la chambre, ni de fouiller les suivantes. Elle avance dans le couloir, suivie de près par l’archéologue, histoire de trouver un autre passage vers le Nord sans avoir à se coltiner les tentacules végétales de l’entrée.

De leur côté, Gmurk et Loki entrent dans un nouveau laboratoire, de biologie visiblement.

 

Il y a là des centrifugeuses, des appareils de dissection, des analyseurs de toutes sortes, des étuves, un gros microscope électronique, et huit cabines de cryogénisation -style caisson d’hibernation- suspendues au fond de la salle sur le mur Sud.

 

Sur le sol, ils remarquent des restes d’éprouvettes brisées. Gmurk repère à l’aide de son détecteur infrarouge une chaleur émanant d’une sorte d’étuve au centre de la pièce … et une plus diffuse dans le fond ! …

 

Derrière eux, trois créatures furtives s’enfuient en volant. L’atmosphère est pesante. Trois autres portes s’ouvrent devant eux.

 

Loki fait un sondage transfert. En-dehors de Gmurk, qui se révèle avoir une forte résistance, il détecte dans la pièce un nid de petits rongeurs, une colonie de gros rats vivant dans l’étuve. Mais aussi et surtout une présence humaine, en vie, dans l’un de ces hibernateurs.

 

Il se rapproche et remarque la présence de divers animaux dans les autres cuves d’hibernation: un serpent ou un grand ver noir; un petit animal à fourrure; une espèce de mélange de tentacules et de fourrure (en fait un mammifère disséqué); une sorte de lapin géant à poils noirs; et un lapin identique mais couvert de sparadraps.

 

Le sondage transfert révèle à Loki que l’individu plongé en coma cryogénique a comme subi de nombreux assauts mentaux l’ayant psychiquement affaibli.

 

Loki perçoit aussi d’autres présences vivantes aux alentours, à l’intérieur de la base : un second tankcrab à l’Est, deux animaux style gros mammifères dans une chambre juste à côté, tout proches de Corina et de Félicia, et les trois poissons-volants venant de fuir.

 

Loki appelle à grands cris les deux femmes pour les avertir. Et il montre à Gmurk la cuve contenant la forme humaine. Le caisson d’hibernation semble être en marche !?!

 

Gmurk se rapproche et observe silencieusement l’individu cryogénisé en réfléchissant. En plus de Félicia, en voilà un second qu’il va falloir faire repartir de Valir-IV … soit en trouvant un vaisseau, ce qui paraissait hautement improbable, soit en retrouvant (voir en créant à nouveau) la Porte de Transit dans les sous-sols de la base.

 

Gmurk, même s’il a quelques connaissances en hibernateur, préfère ne toucher à rien et attendre les autres.

 

Corina et Félicia rebroussent chemin, elles parviennent à se faufiler discrètement devant le sas d’entrée sans alerter les tentacules végétales et rejoignent leurs deux compagnons.

 

C’est à ce moment que Loki ressent brusquement le rappel de sa prison temporelle ! Déjà ??? … Les Guetteurs avaient dû dépenser trop d’énergie pour sa double ré-incarnation, et il en payait le prix en étant rappelé plus tôt. Trop tôt …

Immédiatement, il promulgue moult conseils à ses deux frères méga, leur demandant de ne surtout pas abandonner sur cette planète-piège Nagylone/Félicia, et encore moins ce survivant … Gmurk ne le montre pas, mais il trouve Loki un peu gonflé : depuis quand Corina et lui avaient-ils l’habitude d’abandonner leurs compagnons ou de ne pas protéger les victimes ?!? Encore une fois, dans son rôle auto-attribué de leader, Loki faisait un peu de zèle, pensait Gmurk.

 

Les quatre aventuriers se concertent et ils décident de libérer le captif de son caisson d’hibernation. Celui-ci pourra peut-être leur en apprendre davantage sur ce qui s’est passé ici, et ils ne peuvent décemment l’abandonner à son sort sur Valir-IV.

 

Alors que Gmurk commence à fouiller le laboratoire en mettant tout sans dessus dessous à la recherche de produits anesthésiants, médicaux ou calmants, Loki pianote sur les commandes de l’hibernateur pour réveiller l’individu. Corina reste à ses côtés, Félica un peu en retrait.

 

Corina lui fait remarquer qu’il est bizarre que seul ce caisson soit encore en état de marche et qu’en l’éteignant, peut-être cela débloquerait-il la dérivation d’énergie venant peut-être, qui sait, de la Porte de Transit désactivée ! Réactivant celle-ci par la même occasion.

Mais elle n’a pas le temps d’expliquer davantage sa théorie à Loki, car son ami disparaît devant elle dans un flux d’énergie bleue, repartant dans l’ailleurs de sa prison temporelle.

Félicia reste bouche bée en constatant par elle-même la disparition du méga qui s’évapore ainsi devant ses yeux. Ils ne lui avaient donc pas menti…