Alexandre Gimbel

 

 

 

« J ’ai toujours vu peindre mon père.
Il semblerait même que j’ai apporté ma patte d’enfant à certaines de ses œuvres, à son grand dam », se souvient Alexandre Gimbel.
C’est au collège Jean XXIII que le jeune dessinateur s’est réellement affirmé.
Son professeur d’arts plastiques a été le premier à le soutenir.
« Il m’a donné l’occasion d’effectuer deux fresques pour l’école.
Dans sa classe, j’ai réalisé une reproduction du ‘‘Guernica’’ de Picasso, quasiment à l’échelle.
Puis il m’a invité à interpréter dans la cour la tentation de Saint Antoine, un épisode de la Bible, une réalisation pour laquelle j’ai dû faire appel aux conseils de mon père ».
Joël Gimbel est réputé à Mulhouse comme peintre et décorateur des magasins Globe.
Son regard sur le travail de son fils a toujours été très critique.
Pas toujours plaisant à entendre, il lui aura permis d’aller plus rapidement à l’essentiel.
« L’informatique est un outil formidable, adapté au travail rapide.
Mais ces derniers temps, je retourne à mes premiers amours : le crayon de papier et le Canson.
En plus, en cas de panne de courant, je peux continuer à travailler ! », s’amuse Alexandre Gimbel.
Dans son mode de création, l’illustrateur commence systématiquement par un tracé au crayon.
Ensuite, il choisit quelle technique est la plus pertinente pour la mise en couleurs.
Si l’encre est plus limitée au niveau des corrections, elle apporte un aspect flatteur.
L’illustrateur aime également combiner les techniques, en ajoutant des effets et textures sous Photoshop.
Son trait est précis.
Le sens du détail et de la texture est remarquable.
Sur la page précédente, on peut voir la première planche d’une série de travaux sur les monuments mulhousiens... gardés par des monstres !
Son goût pour la fantasy est né dans les bois et dans la bibliothèque familiale.
Fan de dragons, le jeune auteur figure en bonne position dans Dragon Vol 1, un album édité chez Spootnik fin 2008.
L’éditeur de Khimaira (revue trimestrielle dédiée aux imaginaires fantastiques et féeriques) avait déjà publié quelques-unes de ses planches avant que la revue ne passe entièrement sur le web.
Fasciné par l’heroic fantasy, Alexandre Gimbel est un illustrateur mulhousien au geste précis et à l’univers féerique.
Une rencontre gratifiante En 2007, alors qu’il présente, timidement, ses travaux pour la première fois au festival Bédéciné, Alexandre Gimbel voit Ptiluc, le dessinateur des Rat’s, s’attarder sur son travail.
« Il a regardé mon petit classeur rempli de dessins - je transpirais un peu, c’est vrai et m’a dit : ‘‘J’aime bien ce que tu fais’’, on a commencé à discuter technique... Ce petit échange fut un réel plaisir et je peux vous dire que j’ai passé l’après-midi à cogiter sur cette improbable rencontre, à l’âge de 15 ans ».
Un artiste multi-tâche Partageant une passion pour le textile avec sa compagne, styliste, Alexandre Gimbel possède également deux marques de vêtements : Kabal et Pimpink, deux supports de diffusion supplémentaires pour ses visuels.
« J’ai également participé à l’agrément de courts métrages. »
Passionné par le dessin, Alexandre Gimbel a du mal à trouver un centre de formation qui ne soit ni trop coûteux, ni dédié à la bande dessinée.
Il choisit alors la filière « arts graphiques » du lycée Gutenberg d’Illkirch-Graffenstaden, avant de s’inscrire au Greta de Haute-Alsace.
Son cursus lui a appris l’essentiel de la création graphique : le dessin vectorisé, la mise en comme maquilleur.
«Je réalisais des masques gore à base de latex liquide et de Plastonate, une résine utilisée pour les effets spéciaux».
Une technique qu’il a perfectionnée grâce à la mine d’informations que peut être Internet.
Entre deux travaux d’illustration pure, Alexandre Gimbel n’hésite pas à se déplacer pour réaliser des masques pour les soirées événementielles.
« Je ne pense pas à générer de l’argent, juste à gagner ma vie en faisant ce qui me plaît », assure le créatif Gimbel !
Personnellement, je le rencontre régulièrement au sein du collectif « Esprit HB » de Colmar, et je lui ai fait illustrer mon personnage de Donjons & Dragons, Nervure d’Automne.

Lorsque je l'ai revu au festival "De Bulles en Raisin" de Beblenheim, je lui ait fait dessiner un Conan le barbare.

Lors du Bédéciné d'Illzach en 2015, au quel je participais aussi comme exposant avec mes aquarelles Star Trek, il m'a dédicacé un marque page avec un salut vulcain ! ;)