Gore Night 2006 - Dunkerque - 4 Ecluses - Mardi 31 Octobre 2006

 

Compte rendu de Laurent GONEL :
 

La route est longue depuis l’Alsace jusqu’à la pointe Nord de la France, mais Laurence et moi sommes prêts à braver toutes les difficultés pour représenter, non pas notre Loloboth Production cette fois, mais les Gerbilles Production de notre pote Rodolphe Bonnet au festival de courts métrages de la Gore Night 3 à Dunkerque.

 

Entrée de la salle

 

Devenue un rendez-vous annuel incontournable pour nous deux, la Gore Night nous permet chaque fois de fêter Halloween comme il se doit, tout en confrontant nos films devant un public… De plus, depuis l’année dernière, les films sont en compétition, ce qui rajoute un challenge supplémentaire à l’exercice.
Cette année, nous n’avons donc pas de film estampillé « 100 % Gonel » à montrer mais nous serons tout de même à l’écran grâce au film de Rodolphe Bonnet « Friday the 12th – chapter 2 – the Miguelitto reloaded picture show » auquel nous avons tous 2 participé en tant qu’acteurs, et, en ce qui me concerne, aussi en tant que créateur des effets spéciaux, et cadreur.

 

Ce film est la suite de « Friday the 12th – chapter 1 – Deadly murders » qui avait remporté la compétition de courts métrages de la Gore Night 2 (lire le compte-rendu sur la Gonel Zone Reloaded)… Nous avions tellement adoré que nous avions demandé à Rodolphe de nous écrire un rôle dans son film suivant ce qu’il a sympathiquement accepté. Malheureusement pour lui, Rodolphe eut la curieuse idée de se reproduire cette année, ce qui le rendit indisponible pour la Gore Night 3, à cause d’une sombre histoire d’insomnie et de couches dégueus… Qu’à cela ne tienne, nous voici sur Dunkerque à sa place pour représenter ce film délicieusement barré !

 

Première constatation, il y a toujours un temps pourri ici, à base de vent et de flotte donc, on se croirait dans « En pleine tempête » de Stephen King !

Seconde constatation, il y a toujours autant de moutards dans les rues, déguisés en monstres et réclamant des bonbons… Etrange comme Halloween est si prisé dans le coin, sûrement la proximité de l’Angleterre.

Troisième constatation, la fiesta a changé de lieu d’accueil, troquant son Jokelson, hangar désaffecté sur les quais, pour les 4 Ecluses, un café-concert plus dans le centre, et ceci « pour le meilleur et pour le pire » : en effet si la salle a le mérite d’être plus chauffée, plus classe, et mieux située, elle a aussi les inconvénients de ne pas avoir de parking adjacent, ni de chaises dans la salle où les films sont projetés, ni les possibilités de décos barges qu’offrait le Jokelson… Mais restons positifs, si l’aspect fait plus festival pro, on peut compter sur les ch’ti gars de la « Truite Volante » pour conserver un état d’esprit chaleureux et déconneur propre à la convivialité associative.

  Les « 4 écluses » , nouvelle antre de la Gore Night 

 

Première étape avant la soirée, il faut (à l’hôtel) se costumer pour afficher son amour du gore… Laurence opte pour une vampire gothique, avec traces de morsures récentes dans le cou et filet de sang à la commissure des lèvres, tandis que je remet mon costume de Bruce Danus, mon personnage dans « Friday 2 », caricature du Flint des « Dents de la mer », mais avec une variante cependant : j’y rajoute un savant maquillage goresque, en me tartinant la face de prothèses en plastique représentant des bouts de métaux plantées dans ma chair, mélangés à des restes de latex de maquillages de David Sherer, et le tout aspergé d’une bonne dose de faux sang !!!

 

 

Seconde étape avant la soirée, il faut parvenir à rentrer gratuitement dans le lieu de projection… Pour cela, plutôt que de faire la file d’attente avec les momies et autres clones d’Elvira, je hèle une charmante membre de l’assoc’ « Truite Volante » qui nous reconnaît (malgré qu’elle avoue être peu physionomiste), et nous fait gentiment pénétrer avec elle dans l’antre de la décadence sanglante.

 

                                                                                     Le public débarque déguisé.....

 

Troisième étape avant la soirée, il faut bien sûr faire le tour de la salle pour saluer tous ceux que l’on connaît (et se faire saluer par certains qu’on ne connaît pas, l’agréable « rançon de la gloire » d’une petite notoriété locale)… Quel plaisir de re-serrer la pince de ce bon vieux Madgad toujours fidèle au poste, plus enthousiaste que jamais, et quelle fierté d’entendre ça et là « Le Poubelloïde » cité à notre passage… La soirée va maintenant pouvoir réellement commencer.

 

Magdad, cette année, n'est plus un démon mais une créature de Frankenstein.

 

Quentin

Quentin Thierry le projectionniste-technicien des Gore-Night.

 

Après une rigolote présentation par l’incontournable Nico - alias « le Monstre des fautes grammaticaux » - la projection des courts métrages amateurs est lancée, en 2 séries de 5 puis 6 films avec une entracte « bière-clope-drague » au milieu… Le public est assis par terre en tailleur, on se croirait à une sorte de woodstock gothique où les monstres et les punks se réuniraient pour un sabbat démoniaque.

 

Publics de "djeuns' assis par terre (les vieux sont debouts au bar).

 

Personnellement, je retiendrais surtout le film « Sandman » de mon pote québécois Jeff Grenier (aussi collaborateur à distance sur « Friday 2 »), réalisateur de la série des « Killer Cups » diffusée à la Gore Night 2 (lire le compte-rendu sur la Gonel Zone Reloaded), qui m’a vraiment impressionné : enfin une bonne histoire originale, qui invente un nouveau monstre au bestiaire fantastique… Voilà qui change des recyclages, remakes de fans, et autres parodies qui fleurissent sans arrêt dans le cinoche amateur (et j’en suis le meilleur représentant !). Honnêtement, encore bravo Jeff pour ce conte macabre réalisé avec soin, et où la poésie et la violence se mêlent avec art.

 

L'homme de sable, un grand moment....

 

Il y eut plein d’autres bonnes choses, comme le twist et les effets spéciaux gore (de l’ami David-IMDB-Scherer s’il vous plait !) du « Cloaque » de Grégory Sacre, le jeu sérieux des comédiens du « Nocturnes » de Philippe Roman, les gags énoooormes de « Massacre à Barbieland » de Krystel Boue et Auréline Lecoq, l’action dans le « Wong » de Steve Goujon (encore des sfx gore de David Scherer, bah oui un film TNT !), la chute dans « Avis de loyer » encore de Philippe Roman, les références dans « La première maison sur la gauche » de Donovan Alonzo-Garcia, la méchanceté et les mises en abîmes dans « La vengeance de la créature » des potes Madgad et Zdevan, et l’idée bien barrée (Takeshi Miike’s style !) du « In uteros » toujours de Philippe Roman… Par contre dans « Le bon, la brute, et les zombies », sorte de bande annonce visant la production d’un long métrage, d’Abbel Ferry, je n’ai pas trouvé grand chose à sauver… Déjà ce n’était pas un film amateur comme les autres, puisqu’une équipe technique professionnelle et un budget conséquent ont permis la réalisation de la « chose », donc il n’aurait pas du être en compétition ici, mais surtout ce n’était pas marrant (malgré l’objectif comique évident), espérons que Ferry ait un vrai scénario pour son long, et qu’il ne s’agissait ici que d’une démonstration technique… M’enfin, il sait au moins bien s’entourer, puisqu’en plus de Lyodd Kaufman (patron de la firme US indépendante « Troma »), et de l’acteur Dominique Pinon, on retrouvait encore l’indispensable David Scherer aux effets gore… Des restes de latex sur ma gueule à un film sur 3 à l’écran, décidément c’était vraiment la « David-Gore-Scherer-Night » !

 

Malheureusement pour nous, notre film « Friday 2 » passe carrément le dernier, ce qui n’est jamais très bon dans une compétition car l’attention du public est alors fortement en déclin, à force de répétitions gores parfois un peu gratuites… De plus ce public n’est pas exclusivement composé de cinéphiles, puisqu’à la place d’un long métrage de deuxième partie de soirée, cette année la Gore Night nous propose un concert « Gore n’Roll » du groupe « Bananes Métalik »… Ainsi une bonne partie des gens venus à la soirées sont plutôt des punks fans de hard rock, qui attendent le concert en discutant au bar plutôt qu’en suivant les films avec attention… Malgré tout, « Friday 2 » parvient à reconquérir leur concentration, à coups de vannes bien senties, de gags visuels, et de références cultes… C’est gagné, le film fait rire, son succès, quoique pas aussi écrasant que celui du premier opus, est évident et cela se verra nettement par la suite dans les votes du public.

 

 

Merci à Isabelle Stephen, Kitty Daly and Nosferatia (la Lesbo-Quebec-Team), pour leur caméo dans “Friday 2 devant la caméra de Jeff X... C’est sûr que ça réchauffe l’atmosphère !

 

A la seconde entracte, avant le concert, « le monstre des fautes grammaticaux » invite les gens à voter, tandis que Madgad nous demande de l’aider ensuite au dépouillement des voix… Le réalisateur belge Donovan Alonzo-Garcia est là lui aussi pour donner un efficace coup de main… Il n’est pas de trop, car alors que le groupe commence à chauffer sérieusement la salle, c’est vite la cacophonie complète entre les dépouilleurs de l’urne, vite obligés de gueuler comme des putois pour parvenir à comptabiliser les votes…

Le résultat est pour moi sans surprise, « Friday 2 » se classe à la troisième place, tandis que les 2 films dunkerquois prennent les places des gagnants (« La vengeance de la créature » 2ème, et « Massacre à Barbieland » grand vainqueur).

 

Le vote

Préparation des bulletins de vote

 

S’en suit le concert des « Bananes Métalik » où les punks pogottent joyeusement, et rien se semble pouvoir stopper cette énergie « Gore n’Roll » puisque les musiciens poursuivent leur performance même après que le batteur ait niqué son instrument !

 

Pour les Bananes métallik c'est Halloween tous les jours !

 

Le concert Gore N' Roll

 

Alors que la salle se vide (déjà tout le monde n’était pas resté pour le concert), ne reste plus alors au « monstre des fautes grammaticaux » qu’à effectuer sur scène la remise des prix dans la simplicité la plus conviviale… J ’y vais pour représenter Rodolphe Bonnet le réal de « Friday 2 » et empoche une splendide médaille de troisième prix ressemblant à un pendentif des « Pirates des caraïbes » accompagnée d’un lot assez sympa : le jeu de cartes (style Magic) « Les pilleurs de tombes de l’espace » s’inspirant des films de série B et Z… Tandis que Madgad et Zdevan remercient timidement leurs mamans, Krystel Boue et Auréline Lecoq remercient elles une autre collaboratrice… Elles ont gagné le premier prix de la Gore Night 3, mais, avec leur casting féminin, elles ont surtout prouvé que faire des films gores amateurs n’est pas forcément une affaire de mecs !

 

Mes 5 minutes de gloire !

 

Les vrais gagnants !

 

La coupe

La splendide coupe du premier prix

 

Après quelques « au-revoir » émouvants, nous rejoignons notre hôtel à 2 heures du mat’, pourtant pour nous 2 la Gore Night n’est pas encore terminée car il nous reste son épreuve la plus terrible (non, non, je vous voit venir, ce n’est pas « peut-on encore tirer un coup à cet âge et à une heure pareille ? »)… En effet, il nous faut encore nous démaquiller !

Quel enfer de devoir s’arracher du latex collé aux poils et se frotter du faux sang qui coule dans les yeux, et cela devant un miroir dans une chambre d’hôtel sans salle de bain, quand la bière et la fatigue vous pousse direct au pieu !!!

Mais restons magnanimes, peut importe les difficultés, l’enjeu en vaut largement la peine, puisqu’une fois encore nous avons eu notre compte d’étripages sanguinolents… Halloween sans la Gore Night, ça serait un peu comme le sandwich sans pain, ou comme un « Evil Dead » sans Bruce Campbell… Comment ça ? Qu’est-ce que vous dîtes ? Ils en prévoit un à Hollywood, ah les cons !… Eux, ils n’auront jamais la Gore Night !!!

 

Compte rendu de MAGDAD des Truites Volantes :

Vendredi 27 octobre 

Soirée d’ouverture de la 3è édition de la GORENIGHT 


Et quelle édition, puisque cette année le festival prend un peu d‘ampleur et se déroule sur 4 soirs. C’est donc au STUDIO 43 que s’ouvrent les hostilités…

18h30, rassemblement fébrile des membres de l’asso dispo pour cette première soirée, et premier flip : la gravure du DVD d’ouverture est encore en cours, avec un délai annoncé d’encore 1h30… Aïe, Aïe, impossible d’être prêts dans les temps… sans compter qu’il seras impossible de le vérifier avant projection pour éviter les éventuel bug… Heureusement, Hervé le projectionniste (que nous remercions pour sa disponibilité, sa patiente et sa bonne humeur), nous explique qu’il y a possibilité de brancher directement la tour du PC sur le projecteur… Ouf, petit coup de speed pour Quentin, notre président qui s’en retourne rapidement chercher son PC afin de se lancer au plus vite dans les branchements, les test de connexions, et la création de la liste de lecture. Tandis que les 7 autres membres de l’asso présent, livré à eux-mêmes, attendent dans le hall du cinéma sans que personne ne se soucie d’eux…. Merci pour l’accueil, c’est à nouveau Hervé qui nous fournira la table et nous ouvrira la caisse… Nous pouvons ainsi installer l’entracte, préparer les tarifs, et bien sûr accueillir les premiers arrivants.

 

Dans l’unique salle du cinéma « art et essai » dunkerquois, se termine la projection du nouveau film de Keenu Reeves… Et seulement 3 spectateurs en sortent… Pour nous les premières inquiétudes quand à remplir la salle nous inquiète, puisque seul l’asso à réellement communiquer sur ces 3 premiers soir du festival. En effet le studio, dans ses communiquées nous à le plus souvent oublié, oublie également visible en devanture du cinéma puisque nous n’apparaissions ni en affichage, ni même sur la grille de programme de la semaine… Le festival est également ignoré par la Mairie de Dunkerque et par ses « Support de com. », qui ont pourtant reçu les dossiers de presse… Pourtant, une petite quarantaine de personnes ont fait le déplacement pour revoir les 3 courts-métrages plébiscités par le public en 2005. Friday the 12th de Rodolphe BONNET et La boum des morts vivants de Quentin THIERRY, soutirèrent à nouveaux leurs lots de rires gras et fournis, tandis que DueL de Madgad et Zdevan, avec son ambiance sonore particulière, mis le public dans l’ambiance pour plonger religieusement dans le somptueux mais trop lent (long ?) Chasse gardée de Louis SOUBEYRAN.

 

C’est durant cette première série de projection que Doctor CHRIS et son équipe belge (un acteur, le directeur de la photos, le monteur et l’éclairagiste) arrivèrent, ils partirent se boire quelques godés en attendant l’entracte. Le public était visiblement ravis de découvrir un pot de l’amitié offert en sortant s’en grillé une… l’ambiance est calme mais très conviviale.
Retour dans la salle pour le lancement par Doctor CHRIS de son long-métrage VACUUM KILLER récemment distribué par JCG Production. Il prendra également le temps, après la projection, d’expliquer aux spectateurs ses intentions, et de répondre à leurs quelques questions.

Samedi 28 et lundi 30 octobre
Deux soirs de projection plus classique, puisque outre les lauréats de l’édition 2005 qui faisaient l’ouverture de soirée, nous avions le droit à deux longs-métrages avec pour le samedi le dynamique et tordant NIKOS THE IMPALER de l’allemand Andréas SCHNASS, et le décevant FLESH EATING MOTHER.

 

Attardons nous tout d’abord sur le premier : un musée new-yorkais inaugure une expo sur l’art roumain. Certaines des pièces présentées retrace la vie du cannibale sanguinaire NIKOS. Il sera accidentellement ramené à la vie et se fera plaisir en décimant les visiteurs désormais prisonniers du musée. SCHNASS (VIOLENT SHIT, DEMONIUM) s’éclate et ça se voit. Déjanté, amateur, gore à souhait, sexy, Nikos dépouille à tour de bras, décapite, tranche, éventre… et cela sans distinction (de la mamie coupé en deux à la jolie donzelle nue en passant par l’ado frimeur, la frigide à lunette et bien d’autres encore). Le public semble apprécier, des rires timides s’échange et quelques applaudissements s’élèvent pour saluer les plus beaux meurtres.

 

Il n’en iras pas de même avec FLESH EATING MOTHER. Ce film possédait pourtant tous les atouts afin de nous plaire : un pitch plutôt marrant (des mères contaminées par un virus sexuellement transmissible s’en vont dévorer leurs momes), et une annonce gore old school eighties (1988)……. Je m’arrêterai volontiers sur ces précédents points de suspension… En effet, XXX nous offre une mise en scène des plus médiocre, un manque de dynamisme insupportable. Le public sortira de la séance anéanti…

 

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