SHARK (Apocalypse dans l’océan rouge)

 

Réalisateur : Bava, Lamberto
Acteurs : Michael Sopkiw, Valentine Monnier, Dagmar Lassander
Genre : Nanar, Film de monstre
Editeur : Alexx Prodd
Nationalité : Italien
Date de sortie : 23 janvier 1985
Durée : 1h30mn
Titre original : Shark, rosso nell'ocean

MON HUMBLE AVIS

Ce film italien de 1984 fut produit par les frères Martino, avec une participation inattendue de Max Pecas (qui explique sans doute toutes les scènes dénudées !), pour surfer, tardivement, sur le succès des « Dents de la mer », avec son attaque de monstre marin improbable, entre le requin, la pieuvre, et le dinosaure mutant !

La réalisation de Lamberto Bava, caché sous le pseudo de John Old Junior (pour faire un clin d’œil aux bisseux connaissant le nom d’emprunt de son célèbre père Mario Bava), n’est pas un modèle d’efficacité, car avec un tel scénario on est obligé de filmer beaucoup de remplissage, pour lequel Bava ne montre guère d’originalité.
La photographie est quelconque, mais offre quand même des paysages ensoleillés, et des vues sous marines lisibles, ce qui est déjà un exploit avec si peu de moyens.
Les cadrages sont assez banals, il y a une bonne alternance de valeurs de plans, mais ça fait télévisuel, à part pour les quelques cadres en gros plan sur le monstre, lors des passages gore, qui sortent du lot, mais qui sont surtout dus à l’impossibilité de le montrer dans son ensemble (à cause d’une marionnette trop pourrave) !

Le montage est un peu mou donc, alternant des poncifs d’enquête policière à la Derrick, avec du verbiage entre scientifiques spécialistes des animaux marins, pour ne garder que quelques séquences spécifique au genre « attaque animale », légèrement plus dynamiques.
Mais, pour garder l’esprit du bisseux en éveil, Lamberto Bava sait s’y prendre, puisqu’il rajoute une sous-intrigue de polar, à la limite du giallo, avec cet homme de main ne maltraitant que des femmes (qu’il déshabille souvent dans la bagarre), ainsi que de la romance, occasionnant son lot de scènes à l’érotisme désuet, qui nous rappellent le charme des années 80, où pour être actrice de péloche bis, il fallait à tout pris montrer ses petits nénés !

Les décors offrent de belles vues maritimes, un bateau équipé pour la recherche, un bureau de police avec sa morgue débordée, et un centre d’études sur la génétique bourré de savants fous…
Les costumes sont banals, mais notons tout de même qu’ils sont l’occasion de mettre le casting entier en maillot de bain et autres bikinis sexy, ce qui est toujours une bonne idée.
Les SFX sont dans la norme de ce qui se faisait alors, avec des maquillages bien sanglants de membres arrachés, et un monstre en caoutchouc, dont on ne voit que le bout des tentacules, ou la gueule pleine de dents en gros plans.

Notons la représentation ringarde des « computers », comme on disait dans les eighties pour faire amerloque, avec des dessins (peu) animés, censés donner l’illusion de programmes hightech !

Le casting réunit le couple vedette du sous-Mad-Max post-atomique « 2019 après la chute de New-York » (où curieusement Max Pecas participait aussi à la production), le mannequin Michael Sopkiw (mélange entre Terrence Hill et Franco Nero), et la française Valentine Monnier, qui restent tous deux assez charismatiques, et photogéniques, pour porter le métrage sur leurs épaules (bronzées).

Précisons aussi, que parmi les rôles secondaires, il y a une espèce de culturiste invraisemblable, qui interprète l’adjoint du shérif, irréaliste et jouant comme une brêle, il est à se pisser dessus…
La musique par contre est sidérante de nullité, elle en devient vraiment comique (tout comme le doublage français), mais fout quand même la honte à force, avec ses sons distordus au synthétiseur bontempi !

En conclusion, que retenir de ce spectacle parfois navrant, tantôt amusant ?
D’abord la plastique des comédiennes, bien entendu, puis le vilain monstre modifié génétiquement qui rendrait écolo n’importe quel spectateur, avec son look hallucinant, mais surtout la distraction sympathique de mater une série B sans prétention, qui prend son temps certes, mais répond assurément aux attentes simples des amateurs du genre…
Alors, vous voulez voir des belles pépées toutes mouillées, et un gros poiscaille qui bouffe tout le monde ?
SHARK est fait pour vous ! ! !

Le film est disponible en DVD chez ALEXX PRODD, dans une belle copie, avec en bonus la présentation du film par Gaillard d’EcranBis.

 

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