BURYING THE EX


Réalisateur(s) : Joe Dante
Producteur(s) : Alan Trezza, Mary Cybriwsky, Carl Efferson
Scénariste(s) : Alan Trezza
Photographie : Jonathan Hall
Montage : Marshall Harvey
Music: Joseph LoDuca
Interprète(s) : Anton Yelchin, Alexandra Daddario, Ashley Greene
Pays : Etats-Unis
Année : 2014
Durée : 1h29

Synopsis :

Max et Evelyn, une très belle jeune fille, sont fous amoureux.
Toutefois, leur relation se dégrade rapidement à cause de la jalousie maladive d’Evelyn.
Max décide alors de la quitter.
Mais, juste au moment où il s’apprête à rompre, elle est heurtée par un bus et meurt.
Max finit par reprendre le dessus et, un beau jour, il rencontre Olivia dans un cinéma.
Entre eux, ça « colle » instantanément.
En rentrant chez lui, cependant, il a la surprise de sa vie : Evelyn est revenue d’outre-tombe, sous les traits d’un effrayant zombie en décomposition.
Elle croit qu’ils sont toujours ensemble…

L’avis du FEFFS :

Savant mélange d'horreur, de comédie et de romance, Burying the Ex revisite le film de zombie d'une façon extrêmement originale.

Mon humble avis :

Ce film est projeté en première française au FEFFS 2015.
Selon le réalisateur lui-même, il ne faut pas s’attendre à du Joe Dante de la grande époque, mais à un film mineur fait pour rigoler.
Il précise aussi de ne prendre au sérieux aucune des leçons romantiques contenues dans le film !

Le message traite de la jalousie maladive, comme du fossé culturel entre geek du fantastique et bobo écolo.
La morale de cette histoire semble être la nécessité d’être sur la même longueur d’onde, d’avoir des goûts en commun, pour qu’un couple fonctionne.

La réalisation suit les règles de la comédie fantastique.
Le récit est prévisible, mais marrant.
Le style visuel est assez académique.

Les cadrages sont classiques, avec une bonne variation de valeurs de plans.
Il y a des cadres obliques lorsque « ça part en vrille », de plus shootés à l’épaule (un signe des temps).

La photographie est plutôt « guimauve » avec ses couleurs vives et sa lumière douce, mais ça devient plus sombre progressivement.

Le montage est tranquille, il suit le rythme des gags.
C’est beaucoup moins énergique qu’à la grande époque de Joe Dante.
Notons un bon passage en montage alterné entre une scène de baise et une bataille au corps à corps !

Les décors dépeignent une certaine passion du réalisateur pour Los Angeles.
On y voit un magasin de farces et attrapes pour les geeks, un appartement décoré avec des affiches de vieux films cultes, ainsi qu’un magasin de glaces lui aussi branché vieux classiques du fantastique, où les glaces portent des noms rigolos faisant référence à d’obscurs films quasiment oubliés.

Les costumes sont réalistes, rien à signaler, si ce n’est les mignonnes mèche violettes de la gentille (seule originalité de look), ou le fait que le héros se déplace en trottinette !

Les effets spéciaux concernent d’abord l’ex-zombie, dont le maquillage est de prime abord assez léger.
J’ai retenu une bonne scène de vomi de liquide d’embaumement !
Joe Dante n’avait plus fait de gore depuis « Hurlements », et il remet ça ici, mais pas avant d’avoir placé un extrait de « Gore Gore Girls », comme pour rappeler que le concept a été inventé par Herschell Gordon Lewis.

Le casting place des nanas canons dans les bras de mecs ridicules !
Le héros, interprété par Anton Yelchin (« Star Trek » le reboot, « Terminator Renaissance », « Vampire vous avez dit vampire » le reboot…) est convaincant et attachant.
La zombie Z’Evelyn est aussi interprétée par une actrice sachant doser folie dangereuse et besoin d’amour.
Dick Miller fait bien entendu une apparition en flic dérangé par la plainte du héros alors qu’il était entrain de chier, mais on trouve au travers d’extraits de vieux films des tas d’autres caméos : Christopher Lee à plusieurs reprises, Peter Cusching, Bela Lugosi, Caroline Munro, sans compter les nombreux hommages à l’œuvre de George Romero.
Joe Dante n’oublie jamais de citer ses classiques, son immense cinéphilie nostalgique force le respect, et transpire une telle sincérité qu’elle en devient touchante.

La musique n’est évidemment pas du Jerry Goldsmith, puisque ce compositeur génial qui avait pratiquement fait tous ses films jusque là est décédé le 21 juillet 2004.
Cette fois, on retrouve à « sa place » le compositeur Joseph Lo Duca (« Evil Dead », et les séries produites par Raimi), spécialiste de l’horreur, capable aussi de donner dans le style cartoon (dans certaines scènes de « Army of darkness » par exemple)…
Malheureusement, ce n’est pas du tout à la hauteur de ce que Goldsmith aurait pu faire.
C’est trop caricatural, ou mièvre, ça ne dispose pas du second degré nécessaire.
Seuls les airs effrayants sont bien puissants.
Jerry Goldsmith savait trouver le ton absolument juste des films camp de Dante, et rien que ça fait tomber la qualité du film de plusieurs crans en dessous de ce qu’il aurait pu être (même si le micro-budget y est aussi pour beaucoup).
On entend aussi de l’électro industriel dans une boite gothique, et des chansons de rock rétro (genre les Ramones) pour accompagner les scènes d’action !

En conclusion, ce film est tellement « low budget » qu’on dirait du Roger Corman !
Si la romance n’y est pas vraiment émouvante, les gags y sont efficaces, aussi on passe un bon moment.