THESE FINAL HOURS

 

Réalisateur(s) : Zak Hilditch
Producteur(s) : Liz Kearney, Robert Connolly
Scénariste(s) : Zak Hilditch
Photographie : Bonnie Elliott
Montage : Nick Meyers
Musique : Cornel Wilczek
Interprète(s) : Nathan Philips, Angourie Rice, Jessica De Gouw, Kathryn Beck
Pays : Australie
Année : 2014
Durée : 1h26

 

L’avis du FEFFS :

À douze heures de la fin du monde, avant qu’un terrible événement n’éradique la vie sur Terre, James traverse une ville où le crime règne en maître pour se rendre à une fête phénoménale – la fête ultime. En chemin, il sauve à contrecoeur la vie d’une fillette, prénommée Rose, qui recherche son père à tout prix. Tandis que l’échéance fatale se rapproche, James, désormais investi d’une nouvelle responsabilité, est contraint de remettre en question ses priorités.
On connaît bien les films post-apocalyptiques, mais c’est une vision inédite que nous présente Zak Hilditch dans ce film poignant où l’on est confronté aux différentes manières d’appréhender les dernières heures à passer sur Terre.

L’avis du BIFFF :

Entre un Last Night dopé à la kétamine et un Melancholia punk, le nouveau film de l’Australien Zak Hilditch aborde sans détour tous les fantasmes nihilistes du genre humain. Et autant dire que le prépuce humaniste tombe très vite dans ce thriller apocalyptique qui file à toute berzingue vers l’enfer ! Habitué des virées cauchemardesques, Nathan Phillips (Wolf Creek, Snakes on a Plane) rempile pour cette antithèse rock’n roll de Plus Belle La Vie !

Mon Humble Avis :

Ce film appartient au sous-genre « pré-apocalyptique » (sous catégorie du genre catastrophe), où la menace de destruction mondiale est imminente, un sous-genre assez peu fréquenté, mais parfois avec bonheur (comme par exemple le chef d’œuvre "Miracle Mile" en 1988).

 

Le message du film traite des responsabilités paternelles pouvant changer un homme, même dans ces conditions extrêmes et ce délai si court…
Il montre aussi à quel point un enfant fera tout pour être avec ses parents.

La réalisation est avant tout focalisée sur les personnages, elle devient captivante par le stress qu’ils ressentent, et dégage une énergie permanente.

Les cadrages usent de plans serrés, de beaucoup de gros plans sur les émotions.
C’est de la caméra portée (mais non secouée), avec parfois de beaux ralentis.

La photographie utilise principalement des tons pâles, jaunâtres, avec des contrastes doux.
C’est exclusivement des scènes de jour.
Le jaune est la couleur de la mort, selon les codes du genre horrifique (surtout dans le giallo).
Ça devient bleuté pour une scène dans un austère abri souterrain, et rouge lors du final apocalyptique.

Le montage est tranquille, même lent lors des scènes contemplatives.
Il y a beaucoup de dialogues et peu d’action, on trouve même des moments assez mous, avec des plans trop longs.

Les décors de banlieue australienne d’une grande ville nous montrent des pavillons classiques, et de la route (c’est un « road-movie », et aussi un « buddy-movie » entre une adulte bourrin et une fillette pleine de sagesse).
Certains décors sont trop déserts (ça a du être shooté à l’aube), ce qui fait cheap, peu réaliste : il devrait y avoir davantage de scènes de pillage, de foule en panique, etc… budget réduit oblige.
Les décors s’éloignent progressivement de la ville pour s’approcher de la campagne australienne…

Rien à signaler sur le plan des costumes, très banals (à part peut être leur absence parfois, en effet il y a beaucoup de seins nus à mater lors de fiesta orgiaque).

Les effets spéciaux sont tous en synthèse, ils concernent la comète qui percute la Terre, quelques effets gore (coups de machette, balle dans la tête) avec du sang numérique, et l’impressionnant effet de la catastrophe finale.

Le casting nous offre de bons acteurs, surtout pour le rôle principal : un rôle complexe de faible, de lâche, un anti-héros finalement pas si pourri que ça, joué par un acteur baraqué au cœur tendre.
L’enfant est intéressante aussi, et tous les seconds rôles sont crédibles.

La musique est très peu présente, à part dans les sons diégétiques (celle ayant lieu dans l’histoire, principalement de la techno bourrine, ou du jazz rétro).
Dans les moments de forte émotion, elle intervient néanmoins assez efficacement, elle est alors très douce.
Il y a par exemple un excellent morceau final, montant en puissance, magnifique !
Et on sait bien que réussir sa fin est essentiel pour obtenir un bon film, c’est sur leur dernière impression que restent les spectateurs.

En conclusion, c’est un film finalement assez tendre et profond, nous rappelant ce qui est essentiel…