DANNY’S DOOMSDAY



Genre : aventure, end of the world, monster movie
Pays : Danemark
Réalisateur : Martin Barnewitz
Cast : Emilie Werner Semmelroth, Peter Gantzler, Thomas Garvey, Willliam Jonk Nielsen
Scénario : Soren Grinderslev Hansen
Soundtracks : Karsten Fundal
Producteur : Caroline Blanco, Christian Steengaard Potalivo
Distributeur : Danish Film Institute
Année : 2014



Synopsis :

Les optimistes voient le réchauffement climatique comme une occasion en or de griller des merguez en tongs au cercle polaire. Les réalistes y voient la fonte des glaciers et l’extinction de tout un tas d’espèces. Les pessimistes, eux, ne craignent pas l’extinction mais l’apparition de nouvelles bestioles : parasites microscopiques, insectes mutants, plantes exogènes (non : Nabilla ne compte pas), et bien d’autres changements infimes qui vous niquent l’écosystème en deux coups de cuillère à pot. Mais il existe une quatrième option que le jeune Danny va vite découvrir par cette journée caniculaire à Copenhague. Afin de vous donner une idée, remplacez le parasite riquiqui par un prédateur carnivore, double phoque croisé au xénomorphe d’Alien, qui débarque au pays de la petite sirène avec l’estomac dans les talons, et qui découvre un garde-manger autrement plus appétissant que ce foutu plancton de la Mer Baltique ! Rajoutez-y tous ses copains qui, par l’odeur alléchée, arrêtent de faire trempette et – surtout – priez pour Danny et sa famille : ils sont désormais les plats de résistance d’un carnage à volonté !

L’avis du BIFFF :

Remarqué avec Room 205 (2007) et aussitôt courtisé par les Ricains pour réaliser Messengers 2, Martin Barnewitz aime décidément le cinéma de genre. Et il nous le prouve une fois de plus avec son nouveau film, où l’hommage aux années Amblin (coucou E.T.) et aux créatures de l’époque (coucou Alien) est servi par une équipe FX derrière Harry Potter, La Colère des Titans et Prometheus ! Autant vous dire que ça a de la gueule !

L’humble avis de Laurent Gonel et Alexandra Clément :

Ce film de monstres n’est sûrement pas destiné aux amateurs de gore, mais même s’il ne réinvente pas le genre, avec sa bonne tension, il peut être cool pour les ados.
Le message du film semble être sur le besoin d’assurance et de courage, ainsi que sur l’importance des liens familiaux, c’est une étude de mœurs avant tout.
Les « nœuds scénaristiques » sont intégrés de façon naturelle et plus subtile que d’habitude dans le genre.
La réalisation de ce film est efficace, mais sans originalité ou style bien marqué.
Ça « démarre au diesel » mais ça évolue ensuite, devenant plus dynamique dès que le danger est là (quand le père se fait attraper par les bestioles).
Le film est bien construit, selon la recette intro/développement/conclusion.

La mythologie de sa créature est sous exploitée (les explications ont-elles été occultées par le script ou coupées au montage ?).
Ça prouve que le film rate sa cible, peu clair pour les ados manquant de références, et peu sanglant pour les amateurs du genre.
Les cadrages sont variés, il y a des gros plans avec des arrières plans flous, et du cadre à l’épaule pendant l’action.
Notons deux plans très réussis : le reflet du monstre dans le grille-pain, et celui où on l’aperçoit à travers le rideau de douche, voilà de l’originalité dans la suggestion (qui change des simples ombres ou passages rapides, qui sont malheureusement aussi trop exploités).
La photographie use d’une lumière surexposée, ou de « nuit américaine ».
Elle privilégie les tons froids, bleus et verts, avec quelques pointes jaunes.

C’est vraiment paradoxal (et donc inapproprié) pour un film censé se dérouler durant une canicule !
On voit aussi des éclairages en contre-jour avec un liseré détourant les personnages, cela donne des contrastes forts.
La photo naturaliste de l’intro permet de renforcer la crédibilité, et donc l’identification aux personnages.
Le montage est calme, l’exposition prend vraiment son temps (ce qui renforce l’identification aux personnages mais nuit au rythme du récit), ça devient plus speed et tendu durant l’action.
Les décors sont ceux d’une banlieue « à la Hamblin », avec pavillons, vélos, routes, piscine et école... que des clichés du genre.
Ce sont des décors plausibles, similaires aussi à ceux de nombreuses séries.
Rien à signaler sur la plan des costumes, des vêtements de jour normaux.
Les SFX sont assez rares au début (les monstres ne sont pas montrés du tout, les meurtres seulement suggérés) !
La fumée des incendies comme les hélicos dans le ciel sont en synthèse.

Au final, les monstres sont des poissons des profondeurs géants et quadrupèdes, avec une collerette rouge phosphorescente, ils font très « mythe de Chtulhu » de Lovecraft.

C’est un super design, mais trop peu utilisé, si vous voyez une photo de cette créature dans un magazine, vous n’en verrez vraiment pas davantage dans le film lui-même !
Les jeunes acteurs sont plutôt intenses.
Le anti-héros est un rôle ingrat, et tous les personnages sont attachants et émouvants, déjà par leurs physiques réalistes.
L’homme qui rejoint les deux frères dans la cave a un rôle qui nous permet de faire le parallèle entre ce scénario et celui de la « Guerre des mondes » de H.G. Wells, encore une référence que le jeune public visé ne pourra avoir.
Il y a (trop) peu de figuration…
La musique est discrète, c’est de l’atmosphérique avec des sons discordants qui montent en puissance, juste pour faire sursauter.
Malheureusement, on entend aussi des solos de piano dans les moments d’émotion, et je déteste ça.
En conclusion, ce film a un bon suspens qui fonctionne, il tire le meilleur de faibles moyens de série B, mais pour la plupart des spectateurs, il y aura sûrement une déception due au temps de présence trop réduit des monstres.