LA NUIT SCI FI


En partenariat avec la chaîne Sci Fi, les festivaliers pourront découvrir cette année 4 épisodes de l’anthologie “Masters of Science-Fiction”, présentée par le célèbre physicien Stephen Hawking, qui transpose à l’écran des nouvelles célèbres écrites par les auteurs de science fiction les plus reconnus.

Le pilote de la série-événement « Painkiller Jane », avec Kristanna Loken, membre du Jury Longs Métrages, dans le rôle-titre, sera également projeté.

Seront donc projetés le jeudi 24 janvier à partir de minuit au cinéma Paradiso : A CLEAN ESCAPE de Mark Rydell, JERRY WAS A MAN de Michael Tolkin, THE AWAKENING de Michael Petroni, & THE DISCARDED de Jonathan Frakes.

 

A CLEAN ESCAPE


De Mark Rydell
Avec Judy Davis, Sam Waterston, Allison Hossack, Tom Butler

Un homme s’est réfugié dans un univers imaginaire : dans son esprit, il vit une magnifique journée de printemps qui ne se termine jamais.

Un médecin mourant le harcèle de questions pour chercher à comprendre ce que cela cache.

MON HUMBLE AVIS :

 

Pas de robots, d'extra-terrestres ou de mutants pour ce premier épisode des masters of scifi qui s'inscrit dans la lignée d'une anticipation plus cérébrale que démonstrative.
On aura donc un huis-clôt entre 2 personnages, le psy et son patient, que les acteurs parviennent à rendre passionnant sans qu'aucune scène d'action ne vienne interrompre leur dialogue, la science fiction apparaissant progressivement dans le contexte post-apocalyptique de l'histoire.
La réalisation est assez académique (comme dans la plupart des séries télé), champ contre-champ entre personnages, plans larges d'entrée et de sortie de champ, c'est la grammaire cinématographique de base, mais c'est l'efficacité qui prime ici.
La photographie est beaucoup plus travaillée, des couleurs chaudes dans le présent, et un ré-étalonnage blanchâtre et surexposé dans les flash-backs, c'est assez beau et ça fonctionne : on se sent d'abord dans un endroit rassurant au début, on sent un mystère situé dans le passé, et progressivement les indices prennent place dans le récit, jusqu'à un final assez noir.
L'interprétation est nickel, et heureusement puisque tout l'épisode repose dessus.
La musique de Frizzel (Alien 4) est intéressante, elle place des atmosphères envoutantes et stressantes qui illustrent parfaitement ce duel des esprits.
Pour une fois que c'est le patient qui a le dessus sur son psy, à tel point qu'il pète les plombs et le menace avec une arme ! 

A ne pas manquer, donc...

 

THE AWAKENING


De Michael Petroni
Avec Terry O’Quinn, Elisabeth Röhm, William B. Davis, Julian Christopher

Au milieu d’un champ de bataille extrêmement violent aux alentours de Bagdad, un groupe de militaires américains découvrent un corps mystérieux qui ne semble pas être celui d’un être humain.

Petit à petit, d’autres créatures similaires sont découvertes dans le monde entier.

Celles-ci se mettent alors à formuler une étrange proposition : le monde a le choix entre une paix absolue ou bien une destruction totale…

 

MON HUMBLE AVIS :


Là on est déjà plus dans la SF d'entrée de jeu, avec la découverte d'un alien dés l'intro (dommage il a l'air humain !).

De plus on a droit à un casting intéressant où on peut reconnaître des acteurs d'autres séries de fantastique (Smallville, X files, Lost), est-ce que ça va être un épisode qui met le paquet ?

Pas vraiment....
Il y a aussi un sous-texte politique assez intéressant puisqu'en quelque sorte les américains, qui se veulent "les policiers du monde", se retrouvent confrontés à des aliens qui s'estiment "les policiers de l'espace", d'un seul coup c'est la grande puissance mondiale qui se retrouve sous la coupe d'une puissance supérieure prétendant agir pour son bien (venue pour imposer la paix par la force !)...

C'est une métaphore savoureuse en ces temps de troisième guerre mondiale.
Plus de figurants, de décors et d'ampleur que dans l'épisode pilote donc, mais toujours une réalisation très sage, trop "calme" pour vraiment passionner.
On retrouve Terry O’Quinn entrain de se poser des questions existentielles, ce qui risque de devenir sa "marque de fabrique" s'il continue comme ça ! :)
Tout ça donne quand même l'impression que "la quatrième dimension" ou "Au-delà du réel" sont déjà passées par là...

J'aurai préféré que ça fonce davantage dans une science fiction futuriste (style space opéra) que ces récits d'anticipation, certes malins, mais surtout peu couteux en effets spéciaux pour les producteurs.
Un exemple : on suit l'attaque des USA sur une carte dans une salle d'état major, plutôt que de nous la montrer véritablement, c'est trop frustrant.
Mon avis est donc mitigé, c'est bien joué et intelligent, mais ça manque un peu de moyens pour être spectaculaire.

 

JERRY WAS A MAN


De Michael Tolkin
Avec Malcolm McDowell, Anne Heche, Russell Porter, Jason Diablo

Monsieur et madame Van Vogel sont le septième couple le plus riche du monde.

Le plaisir est leur seul travail : toutes les autres tâches sont effectuées par des Anthropoids.

Ces créatures, composées de quelques brins d’ADN humains développés dans un corps de bébé customisé, sont appelées “Joe”.
Madame Van Vogel se prend de compassion pour un Joe appelé “Jerry”…

 

MON HUMBLE AVIS :


Adaptation de l'écrivain Robert Heinlein (à qui on doit aussi "Starship troopers"), cet épisode emploie davantage d'humour noir, mais tout en nous faisant réfléchir quand même sur la condition humaine.
Le casting est impressionnant (2 acteurs de cinoche quand même), et il y a plus de sfx en synthèse (faux animal miniature, engin héliporté, building hightech) que dans les précédents.
Un effort d'originalité a aussi été accompli sur les costumes (et les coiffures) des personnages principaux, et le maquillage des cyborg est simplement mais efficacement réalisé (proche du Data de Star Trek Next Génération).
Même les décors (ainsi que le mobilier et les accessoires) ont reçu un soin particulier, la ville de SF revêtant un aspect "nietzschéen" avec toutes ces statues idéalisant la silhouette humaine (tandis que les hommes se métamorphosent à l'aide de la chirurgie esthétique et se dupliquent sous la forme de machines vivantes).
L'utilisation de l'art moderne (tableaux, photos, etc...) dans les décors aide à développer une ambiance futuriste (et guindée), et sert le récit car ça nous rappelle constamment à l'image à quel point l'humanité s’intéresse aux apparences, à la forme et non au fond.
Par contre dés que le récit s'enlise dans un procès pour prouver l'humanité du robot, ça devient vraiment du déjà-vu, Star Trek est passé par là (et en bien mieux)...

Même si il est difficile d'inventer une histoire de SF que Star Trek n'aurait pas déjà traité dans les quelques 800 épisodes de ses 5 séries confondues, il est important d'apporter un éclairage nouveau sur le même sujet, mais là c'est encore un pâle remake d'un original beaucoup plus glorieux.
Donc, c'est vraiment dommage, mais l'épisode passe une nouvelle fois à côté de son potentiel...

 

THE DISCARDED


De Jonathan Frakes
Avec John Hurt, Brian Dennehy, James Denton, Gina Chiarelli

Une épidémie mondiale transforme des centaines d’êtres humains en créatures hideuses, génétiquement modifiées.

Leurs compatriotes horrifiés décident de les envoyer dans l’espace.

Trente sept ans plus tard, alors que les exilés survivent toujours sur un vieux vaisseau spatial qui tombe en ruine, la Terre les recontacte pour leur faire une offre...

 

MON HUMBLE AVIS :


Ah, on tient peut être l'épisode à ne pas manquer, déjà c'est réalisé par Jonathan Frakes (acteur et réal dans Star Trek) qui connait bien le sujet (il a œuvré toute sa carrière dans la SF), et on a 2 bons acteurs de ciné à l'écran John-ALIEN-Hurt & Brian-RAMBO-Dennehy, ça rassure...
Ensuite, des maquillages superbes et impressionnant apparaissent d'emblée à l'image (bras à la musculature hypertrophiée, double tête, pustules suintantes, cyclope, pie de vache en guise de double menton, peau translucide avec organes apparents, etc...), c'est une véritable galerie de mutants digne d'un "freaks" dans l'espace, on se croirait dans un "basket case" ou un "Cabal"!
Les décors aussi fourmillent de détails, mais comme la réalisation préfèrent les cadrages serrés sur les acteurs, ils ne sont pas toujours bien exploités.
La musique se la joue jazzy, et évoque parfois "Blade Runner", ce qui ajoute une touche de nostalgie à ce récit assez touchant.
On a aussi quelques plan en synthèses avec des vaisseaux spatiaux, ce qui augure enfin l'entrée de la série dans le space opéra.
Le final est d'une cruauté somme toute assez réaliste, qui prouve que la série n'aura pas non plus peur d'aller dans le dramatique, ce qui est encourageant pour la suite...

Même si j'ai trouvé ces 4 épisodes assez inégaux, la qualité de celui-ci suffit à aiguiser ma curiosité, et je ne peux que vous encourager à essayer cette série, qui sera peut être aussi intéressante que son aînée, Masters of horrors, du même producteur Mick Garris (elle ne comptera au final que deux épisodes de plus).